La Mort de Sénèque, tableau de Jacques-Louis David (détail), 1773. Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris.

Le complot des philosophes ou la quête d’une source historique potentiellement explosive

Bien que les thrillers historiques ne soient pas mon genre de prédilection, j’avais pris plaisir à lire le Da Vinci Code de Dan Brown il y a quinze ans… avant d’être sidérée par l’adaptation de Ron Howard au cinéma (vraiment nullissime). Le complot des philosophes (initialement publié sous le titre La Source S en 2018) de Philippe Raxhon s’inscrit clairement dans la même veine, mais avec une touche très frenchy (même si l’auteur est belge !).

Dès les premiers chapitres, qui mettent en scène le suicide de Sénèque puis le trajet d’un mystérieux convoi de l’armée napoléonienne, on ne peut pas s’empêcher de mordre à l’hameçon. Quel est donc ce document mystérieux que Napoléon a gardé secret et qui semble établir une relation surprenante entre Sénèque, philosophe de l’Antiquité romaine, et le christianisme naissant ?

Le personnage principal, François Lapierre, est professeur d’histoire à la Sorbonne à Paris. Il se retrouve entraîné bien malgré lui dans la recherche de la « source » qui permettrait d’authentifier ce document historique potentiellement explosif. La quarantaine, célibataire, il fait équipe avec une jeune doctorante italienne à la plastique de rêve, Laura Zante… dont il tombe bien sûr amoureux. Si ce duo de personnages fait craindre les pires clichés, on se laisse malgré tout porter par la romance grâce à la personnalité attachante de François et son sens de l’autodérision. Sa passion coupable pour la cuisine gastronomique et les bons vins donne notamment lieu à plusieurs scènes de dégustation amusantes qui titilleront les papilles des gourmands.

Quant à l’intrigue, elle est bien rythmée, alternant scènes d’action et de réflexion. Les « ponts » crées par le roman entre la philosophie stoïcienne, les Évangiles, et le personnage de Napoléon sont surprenants et stimulants, sans donner l’impression d’être complètement tirés par les cheveux. Les clins d’œil à la méthode de recherche historique et au thème de la mémoire feront aussi sourire les (anciens) étudiants en histoire.  

J’ai aimé…

  • les réflexions historiques, souvent très stimulantes et amenées de manière naturelle dans le récit. Pas de scènes « prétexte » à l’étalage de connaissances : on a l’impression que chaque nouvel élément fait véritablement avancer l’enquête.
  • les dialogues, et notamment les dialogues intérieurs qui sont souvent très drôles, le narrateur se moquant gentiment de ses personnages.

J’aurais aimé…

  • que le personnage de Laura soit moins mystérieux. Le passé intime de Laura n’est pas très clair et ses conflits internes en lien avec la quête de la source m’ont semblé moins convaincants que ceux de François.
  • une fin un peu moins invraisemblable et un peu moins accélérée.

Je remercie l’auteur de m’avoir gracieusement offert un exemplaire de son roman.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.