dessin en couleur représentant la place saint marc et les canaux de Venise au XVIIIe siècle

Le grand feu, une enfance dans l’ombre de Vivaldi

Le Grand Feu est un roman historique de la rentrée littéraire 2023 qui évoque l’enfance puis l’adolescence d’Ilaria, une fille de marchands de tissus vénitiens placée dans une institution religieuse au début du XVIIIe siècle. Un roman court à l’ambiance réussie, mais dont le style m’a semblé un peu trop lourd en métaphores.

Couverture du roman « Le grand feu » de Léonor de Récondo (Grasset, 2023)

L’héroïne du roman Le Grand Feu, Ilaria Tagianotte, est placée à la Pietà de Venise dès sa naissance. Cette institution publique pour orphelines gérée par des religieuses est connue pour son enseignement musical de haut niveau. Pourtant, Ilaria a des parents bien vivants. Cette situation atypique la fait souffrir, et elle trouve refuge dans la musique. Son maître de violon n’est autre qu’Antonio Vivaldi, qui prend Ilaria sous son aile. Mais, en grandissant, la jeune fille développe d’autres passions que celle de la musique : elle rêve de découvrir la ville, dont elle sait peu de choses, vivant recluse à la Pietà, et elle découvre l’amour à travers Paolo, le frère de son amie Prudenza.

L’autrice, Léonor de Récondo, est elle-même violoniste. Elle a publié plusieurs romans, dont  Revenir à toi (2021) chez Grasset.

J’ai aimé…

  • l’atmosphère du roman, qui contraste l’univers clos de la Pietà avec les rues pleine de vie de la Sérénissime.
  • le fait que Vivaldi ne soit qu’un personnage secondaire et que le récit soit principalement raconté du point de vue d’Ilaria. L’alternance des points de vue d’un chapitre à l’autre fonctionne bien et n’empêche pas une forte identification à l’héroïne. L’usage presque permanent du discours indirect libre donne l’impression au lecteur de plonger dans le monde intérieur d’Ilaria, ce qui la rend d’autant plus attachante.
  • le contexte historique, très discret mais néanmoins présent, qui rend le récit universel à travers les âges.

J’ai moins aimé…

  • le style, parfois poétique mais un peu trop pompeux à mon goût avec des phrases comme « Je deviens la respiration du monde »
  • … et notamment la métaphore récurrente du feu pour évoquer la passion d’Ilaria pour la musique, mais aussi pour la vie en général. L’insistance sur le côté charnel de la musique est intéressante, mais elle aurait pu être plus subtile.

Merci à NetGalley et à Grasset de m’avoir permis de découvrir ce roman peu avant sa sortie officielle le 16 août 2023.

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