Les heures silencieuses : un destin de femme à Delft au XVIIe siècle

Comme La Jeune fille à la perle de Tracy Chevalier, inspirée du célèbre portrait de Vermeer, Les heures silencieuses de Gaëlle Josse est un (court) roman historique inspiré par un tableau d’Emmanuel de Witte (1617-1692), un peintre hollandais principalement connu pour avoir réalisé des peintures d’intérieur d’églises.

Josse choisit de s’intéresser plus particulièrement à la femme assise de dos à la droite du tableau, représentée en train de jouer de l’épinette (une sorte de clavecin). Elle est en fait un personnage fictif, Magdalena Van Beyeren, femme d’un administrateur de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales à Delft. Les Provinces-Unies (les Pays-Bas actuels) sont alors une plaque tournante du commerce international. Le pays importe de la porcelaine, des épices, du thé et du café en provenance d’Asie, mais contribue aussi à la traite des esclaves via le transport d’Africains vers les plantations d’Amériques.

Rédigé sous la forme d’un journal intime daté de novembre à décembre 1667, Les heures silencieuses est avant tout l’ « histoire d’une vie », comme le résume l’autrice elle-même.  La vie d’une femme qui, passée la trentaine, revient sur ses souvenirs, heureux comme malheureux, ses craintes, ses remords et ses regrets. Sur un ton à la fois pudique et empreint de franchise, elle prend le lecteur à témoin pour se décharger de sa culpabilité, révélant entre autres un évènement traumatique qui la hante depuis l’enfance.

Un portrait touchant d’une femme « ordinaire » du siècle d’or hollandais qui impressionne à la fois par sa force, sa simplicité, et sa modernité.

Tableau Emmanuel de Witte
Intérieur avec une femme jouant du virginal, huile sur toile d’Emmanuel de Witte, vers 1665-1670, Musée Boijmans Van Beuningen, Rotterdam, Pays-Bas

J’ai aimé…

  • le ton de la confidence utilisé par la narratrice, son récit simple, touchant, et largement chronologique des principaux évènements de sa vie ;
  • Le commentaire imaginé du tableau, dont les détails sont révélés au fur et à mesure du récit.

J’aurais aimé…

…que l’auteure explique en annexe si les références suivantes sont réelles ou inventées :

  • le naufrage du navire L’Amsterdam au large des côtes d’Afrique, dû à la négligence du capitaine Adriaen Oudermeulen, « très pressé de rejoindre le Surinam » ;
  • les autres tableaux mentionnés dans le récit, à savoir les portraits réalisés par Vermeer et De Voogd – que je ne suis pas parvenue à retrouver.

 En bonus

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