Le flou du monde est un court roman d’Iris Wolff qui suit l’évolution d’une famille germanophone dans la Roumanie de Ceausescu, jusqu’à la chute du rideau de fer. Ici, pas de récit linéaire, mais plutôt une succession de tranches de vie, chaque chapitre étant narré du point de vue d’un personnage différent appartenant à une même famille.
Si la quatrième de couverture évoque l’évasion de deux jeunes hommes vers l’Ouest dans un avion d’épandage, cet évènement est finalement assez accessoire et ne permet pas de résumer le roman. Fidèle à son titre, Le flou du monde est un ensemble d’impressions vagues, parfois poétiques, une sorte de voyage dans l’intériorité des personnages pour lesquels le régime communiste n’est qu’une contrainte parmi d’autres. En ce qui me concerne, je ne suis pas parvenue à véritablement « rentrer » dans le roman, mais j’ai malgré tout ressenti une réelle émotion à la lecture de certains chapitres.
J’ai aimé…
- le trio formé par Hannes, Florentine et Samuel, une famille atypique dont l’amour réciproque se manifeste avec retenue mais avec une authenticité rare.
- l’ambiance particulière de la région frontalière du Banat décrite dans le roman. Dans cette région se mêlent des populations slovaques, germanophones et roumaines.
J’ai moins aimé…
- le style trop contemplatif à mon goût et l’absence d’intrigue centrale.
- les allusions parfois un peu trop subtiles au contexte historique : la critique du régime de Ceausescu est bien présente en filigrane mais le lecteur peu familier avec l’histoire roumaine au XXe siècle risque de se sentir un peu perdu.
- le sentiment d’« abandonner » un personnage à chaque fin de chapitre, sans plus jamais revenir à son point de vue.
Merci à NetGalley et aux éditions Grasset de m’avoir permis de lire ce livre avant sa publication officielle le 9 février 2022.