Impression d'un livre, gravure de Philips galle à partir de Jan van der Straet, Anvers, vers 1589-1593 (détail).

Le Coffret Vert, Anvers au temps de Plantin

Le Coffret vert de Bernard Decottigny est un roman d’aventure historique qui nous plonge dans la deuxième moitié du XVIe siècle, une période marquée par les tensions entre Catholiques et Protestants.

Couverture du roman "Le Coffret vert" de Bernard Decottigny (Librinova, 2020)

Roland est jeune orphelin sans le sou. Marqué par sa rencontre avec le célèbre imprimeur Christophe Plantin, propriétaire du magasin-atelier Au Compas d’Or (De Gulden Passer en néerlandais), il rêve de devenir lui-même imprimeur. Mais des péripéties inattendues contrarient ses ambitions, l’amenant à quitter Anvers pour Séville puis Cuba à la recherche d’un mystérieux « coffret vert ».

La guerre de Quatre-vingts ans

Côté historique, Le Coffret vert s’inspire des grands événements de la période : folie iconoclaste, arrivée du Duc d’Albe aux Pays-Bas et répression des réformés, développement des colonies de la Nouvelle Espagne… L’exploitation du contexte historique en lien avec le destin individuel du héros est ce qui rend la lecture du roman particulièrement intéressante.

J’aurais aimé toutefois que les descriptions soient parfois un peu plus détaillées et vivantes pour recréer l’ambiance de l’époque, par exemple dans l’atelier-boutique de maître Plantin. Si les personnages principaux sont sympathiques, ils manquent aussi un peu de profondeur et les motivations de Roland ne sont pas toujours très claires.

Un personnage attachant malgré des incohérences

Du côté du style, il est fluide et accessible, mais l’utilisation excessive des points d’exclamation est un peu déroutante. On note aussi quelques fautes de frappe, avec par exemple « Marguerite de Parmes » au Chapitre 2 qui devient « Marguerite de Parme » au Chapitre 4.

La principale faiblesse du roman, enfin, est son manque de cohérence en certains endroits. On se demande par exemple comme Roland a pu écrire un journal quotidien alors qu’il déclare, dans les premières pages : « Je sais lire. Enfin un peu. » Sa proposition d’offrir gratuitement un livre à un aubergiste paraît aussi invraisemblable à une époque où les ouvrages imprimés sont des biens rares et très précieux. Je n’ai pas non plus compris pourquoi, à un certain moment du récit, Roland quitte Cuba avant d’y revenir. Enfin, l’intrigue centrale autour du coffret vert, qui ne début véritablement qu’à la moitié de l’ouvrage, ne semble pas représenter un enjeu suffisant pour justifier les risques pris par Roland pour amener l’objet à bon port.

Malgré ces faiblesses, qu’on retrouve assez souvent dans les ouvrages auto-édités, Le Coffret vert est un roman agréable et intéressant, surtout pour les amateurs de cette période.

Merci à NetGalley et à Librinova de m’avoir permis de lire ce livre au moment de sa publication officielle en mars 2020.

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