Après avoir lu (et beaucoup apprécié) Le Dernier bain de Gwenaëlle Robert, j’avais hâte de découvrir Never Mind. Ce nouveau roman nous plonge à nouveau au cœur du Paris de la Révolution française, mais cette fois quelques années plus tard, alors que Napoléon Bonaparte a été nommé Premier Consul.
Le fait divers au cœur du roman est l’attentat de la rue Saint-Nicaise le 24 décembre 1800. Fomenté par un groupe de royalistes dirigé par Joseph de Limoëlan, cette tentative d’assassinat de Napoléon échoue, non sans avoir fait plusieurs victimes dans la population.
Un peu comme dans Le Dernier bain où Robert imagine les motivations de Charlotte Corday avant son assassinat de Marat, l’autrice s’interroge ici sur les motivations de Joseph de Limoëlan, ainsi que sur son destin après l’échec de l’attentat. Qui était cet homme ? D’où venait cette haine qu’il vouait à Bonaparte ?
Au-delà du destin individuel du conspirateur raté, Never Mind s’intéresse aux victimes collatérales de l’attentat. Lutte entre jacobins et royalistes, politique répressive de Fouché… La période est riche en tensions politiques et sociales. Le roman évoque aussi des aspects moins connus mais fascinants de la vie parisienne des années 1800, des « bals des victimes » (dans lesquels les royalistes dansent en mimant leur mise à mort en hommage aux martyrs de la Révolution) aux établissements de bains flottants.
Le style de Gwenaëlle Robert est délicieux, à la fois fluide et précis. Elle inclue même une petite figure de style amusante en reprenant fréquemment le dernier mot du chapitre précédent en début d’un nouveau chapitre. Personnellement, j’aurais choisi un autre titre, mais je recommande sans réserve ce roman historique que j’ai pris énormément de plaisir à lire ! Vivement le prochain 🙂
Merci à NetGalley et aux éditions Robert Laffont de m’avoir permis de lire ce livre peu après sa publication officielle le 20 août 2020.