Esclaves travaillant dans une plantation de tabac, détail d'une peinture de 1670 (domaine public).

Louisiana, la couleur du sang : 3e et dernier volet

Louisiana, la couleur du sang est une bande dessinée historique qui retrace le destin de quatre générations de femmes dans les plantations esclavagistes de Louisiane, du début du XIXe siècle au milieu du XXe siècle. S’il a fallu attendre plus d’un an entre chacun des tomes de la trilogie, le 3e et dernier volet de Louisiana ne déçoit pas – bien au contraire.

Le déclin d’une plantation après la Guerre de Sécession

Le premier tome, paru à l’été 2019, relate l’histoire sombre et violente de l’esclavage dans les plantations du Sud-Est des États-Unis en mettant l’accent sur le sort particulièrement cruel des femmes esclaves, maltraitées à la fois en raison de la couleur de leur peau et de leur sexe. Dans le tome 2, sorti début 2021, la malédiction des femmes passe d’une génération à l’autre, Joséphine refusant d’accepter le choix de son fils d’épouser une femme créole. Si l’esclavage est remis en cause par la Guerre de sécession, le sort des Noirs est loin de s’améliorer dans le sud du pays et la violence redouble à leur encontre.

Louise, la petite fille de Joséphine, entretient l’espoir de sauver l’exploitation familiale en la modernisant et en proposant des conditions de travail plus dignes. Mais les obstacles sont nombreux et la brouille entre son père et sa grand-mère ne fait qu’envenimer les choses. La jeune femme est d’ailleurs confrontée à un dilemme moral lorsqu’elle doit se positionner face à la discrimination raciale dont est victime Lazare, son demi-frère Noir.

Une révélation inattendue

Comme dans les tomes précédents, la violence est omniprésente et la tension va crescendo, soulignée par les dessins réalistes aux couleurs chaudes et sombres de Gontran Toussaint. Alors que Louise, désormais très âgée, termine de raconter l’histoire de sa famille, le lecteur attend avec impatience de connaître son secret : Que pense-t-elle vraiment de l’attitude de ses aïeux ? Et surtout, quelle est sa propre part de responsabilité dans la tragédie familiale ?

Le scénario de Léa Chrétien nous tient en haleine jusqu’au bout et fait de Louisiana une excellente trilogie – un peu comme une variation moderne et critique d’Autant en emporte le vent.

Article original publié pour Le Suricate Magazine

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