Les Licornes, le premier tome de la trilogie Les Ateliers de Dame Alix raconte les destins croisés de deux femmes. D’un côté, Louise de Savoie, mère de François Ier, doit s’adapter suite au décès de son mari. Elle nourrit les plus grandes ambitions pour son fils, encore enfant, dont on lui a prédit qu’il serait roi de France. De l’autre côté, Alix est une jeune orpheline qui rêve de devenir lissière. Le métier de lissier, alors essentiellement masculin, est essentiel dans l’élaboration des tapisseries qui font la renommée de la Renaissance française, comme la fameuse tenture de la Dame à la Licorne conservée au musée de Cluny. Pour réaliser son rêve et épouser Jacquou, l’apprenti dont elle est amoureuse, Alix devra affronter l’opposition d’un grand maître lissier et faire de nombreux sacrifices. Ses combats l’amèneront à croiser la route de Louise de Savoie, mêlant ainsi la petite et la grande histoire.
J’ai aimé…
- l’intrigue, très bien conçue, et l’idée de mêler le récit d’une jeune lissière à celui de la Cour de France.
- le rythme des premières pages, qui génère rapidement de l’intérêt et laisse anticiper un récit riche en rebondissements.
- la description du métier de lissier et plus généralement du processus de création et de fabrication de ces magnifiques tapisseries de la Renaissance.
J’ai moins aimé…
- le style de l’auteure, assez lourd et répétitif. Les dialogues, en particulier, m’ont semblé peu naturels et manquant de crédibilité. La façon dont les enfants s’adressent à leurs parents, ou encore les scènes de drague explicite menées par les personnages féminins, sont un peu trop « 21ème siècle » pour être crédibles. Par ailleurs, le style est parfois trop lourd et répétitif, avec plusieurs redondances dans les adjectifs (par exemple, « obscures, difficiles à éclaircir ») et des formules assez inutiles pour un roman historique telles que « En ces temps reculés… ».
- le manque de profondeur psychologique des personnages. Le personnage d’Alix, qui devrait être si attachant, semble parfois un peu plat. L’amour inconditionnel de la jeune fille pour Jacquou aurait pu être plus convaincant, notamment dans les premiers chapitres où j’ai trouvé que le point de vue d’Alix n’était pas suffisamment développé pour permettre une véritable identification du lecteur.
Au final, cette lecture est une grande déception. En tant que grande amatrice de romans historiques avec des personnages féminins forts, Les Licornes avait à première vue tout pour me plaire. L’intrigue est pluôt bien ficelée, les évènements historiques semblent bien documentés… Quel dommage que le style parvienne à gâcher le plaisir de la lecture ! Je crains de ne pas avoir le courage de lire les deux tomes suivants des Ateliers de Dame Alix…