La cité de feu de Kate Mosse (« Burning chambers » pour le titre original en anglais, sorti en avril 2018) est un roman historique à suspense qui nous plonge dans les guerres de religion entre Catholiques et Protestants dans la France du XVIe siècle.
L’histoire protestante du Languedoc
Célèbre depuis le succès mondial de son roman historique Labyrinthe en 2005, Kate Mosse est une romancière britannique tombée amoureuse de la ville de Carcassonne. Dans La cité de feu, elle situe de nouveau son intrigue dans le Languedoc entre Carcassonne, Toulouse, et le village de Puivert.
Sa jeune héroïne, Minou Joubert (diminutif de « Marguerite ») est la fille d’un libraire de Carcassonne dont les affaires sont menacées par les tensions grandissantes entre catholiques et protestants. En 1562, la France est en effet en proie à une véritable guerre civile opposant le prince de Condé et le duc de Guise. Le roi étant trop jeune pour régner, le pouvoir royal est affaibli. Malgré l’édit de tolérance censé garantir une coexistence pacifique des deux communautés, les persécutions contre les adeptes de la Réforme se multiplient dans la région du Languedoc où la foi nouvelle fait de plus en plus d’adeptes.
Un secret de famille qui se dévoile au compte-gouttes
Élevée dans la foi catholique, Minou voit ses convictions ébranlées lorsqu’elle est témoin des massacres commis contre les protestants lors de la procession de Saint Salvador à Toulouse. Au dilemme spirituel et moral s’ajoute un secret de famille que la jeune femme va découvrir au fur et à mesure de ses aventures.
Très bien scénarisé, le roman offre une intrigue à suspense qui garde le lecteur en haleine jusqu’à la fin. Révélé au compte-gouttes, le mystère de Puivert permet d’alterner une ambiance sombre et menaçante avec des moments de bonheur et de découverte, alors que Minou s’émancipe peu à peu en quittant Carcassonne.
Avec une bonne dose d’action, de romance et de suspense, La cité de feu fera un excellent film ou une mini-série.
J’ai aimé…
- les scènes d’action, très bien menées, y compris lors des affrontements de masse entre catholiques et protestants ;
- le personnage de Piet et l’évocation des débats internes à la communauté protestante concernant la stratégie à suivre face à l’Inquisition ;
- les descriptions de Toulouse et de Carcassonne, vivantes et pittoresques.
J’aurais aimé…
- une Minou un peu moins angélique et une Blanche un peu moins diabolique ;
- une fin moins hollywoodienne.
Merci à NetGalley et aux éditions Sonatine de m’avoir permis de lire ce livre avant sa publication officielle le 23 janvier 2020.