Retour de Benjamin Franklin à Philadelphie en 1785.

Franklin, la série

La guerre d’indépendance des États-Unis est l’un de mes sujets de prédilection. J’ai notamment dévoré la série historique Turn (« Les Espions de Washington », 2014), dont j’ai regardé les 3 premières saisons deux fois ! J’étais donc très curieuse de découvrir la série Franklin, diffusée sur Apple TV depuis avril 2024. Cette mini-série de 8 épisodes s’intéresse à une période très particulière de la vie de Benjamin Franklin : celle pendant laquelle l’ancien imprimeur de Boston et inventeur célèbre pour ses expériences sur l’électricité est mandaté par le Congrès américain pour le représenter comme ambassadeur auprès de Louis XVI à Versailles. De 1776 à 1785, Franklin n’aura de cesse d’obtenir le soutien de la France à l’armée dite « continentale » dans sa guerre contre l’Angleterre. La série rend hommage à ce père fondateur des États-Unis dont les connexions françaises ont joué un rôle décisif dans la naissance de la nouvelle République américaine.

J’ai aimé…

  • la performance de Michael Douglas dans le rôle-titre. J’ai eu besoin d’un épisode entier pour m’habituer à voir Michael Douglas en costume d’époque. Mais l’acteur américain est véritablement convaincant en diplomate de l’ombre, fin négociateur plein de charme et de malice malgré son grand âge.
  • la participation d’acteurs français (Ludivine Sagnier, Jeanne Balibar…) et les dialogues en langue française qui montrent une certaine recherche d’authenticité.
  • la façon dont la série aide à mieux comprendre le rôle de la France dans l’indépendance américaine. La série montre combien la mission de Franklin était loin d’être gagnée d’avance et comment les portes de Versailles lui seraient restées fermées sans l’aide de personnages influents comme Beaumarchais. Le rôle ambigu de la France (défaite par les Anglais et désormais favorable aux indépendantistes pour se « venger ») est évoqué de manière intéressante à travers les luttes d’influence entre le comte de Vergennes, ministre des affaires étrangères, et Necker, ministre des finances. Le marquis de Lafayette, quant à lui, est présenté comme un ami du petit-fils et secrétaire de Franklin, Temple. Les péripéties du jeune Temple constituent en quelque sorte une intrigue parallèle et permettent de souligner le contraste entre la vision idéaliste de l’indépendance américaine par la jeune génération, et le cynisme calculateur d’hommes d’État vieillissants.
  • les costumes, les scènes tournées à Versailles, le générique évoquant les « théâtres de papier », le souci du détail et les efforts pour éviter les simplifications trop caricaturales.   

J’ai moins aimé…

  • la relation platonique de Franklin avec Madame Brillon (Ludivine Sagnier), qui n’apporte pas grand-chose à l’intrigue.

J’ai maintenant hâte de lire le prochain tome de la bande dessinée historique Liberté ! qui traite du même sujet mais qui s’intéresse davantage au rôle de Silas Deane, envoyé en France par le Congrès américain avant l’arrivée de Franklin.

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