Sortie en 2023, la série en six épisodes Great expectations (De Grandes espérances en français), est une nouvelle adaptation du célèbre roman de Charles Dickens, désormais disponible sur Disney+. Elle est scénarisée et produite par Steven Knight (Peaky Blinders, Taboo) qui avait déjà adapté un roman de Dickens pour la télévision, A Christmas Carol, en 2019.
Le héros de De Grandes espérances, Pip, est un orphelin élevé par sa sœur dans un village du Kent. Joe, le forgeron qui a épousé la sœur de Pip, le forme comme apprenti. Il espère que celui-ci lui succédera. Mais Pip a de l’ambition. Il rêve de devenir un « gentleman ». Lorsqu’une vieille femme riche mais excentrique, mademoiselle Havisham, le prend sous son aile, il y voit une chance de faire plier le destin. Il tombe amoureux de sa pupille, Estella, mais se voit forcer de la quitter pour Londres où il devient l’assistant d’un avocat véreux nommé Mr Jaggers. La ville de tous les rêves devient un véritable cauchemar, un lieu où chacun lutte pour sa survie. Derrière les dorures des beaux bâtiments, le jeune homme ne trouve que violence, manigances et corruption. Sans compter que son destin s’entremêle de manière inattendue avec celui d’un duo de forçats fugitifs, Magwitch et Compeyson.
N’ayant pas lu le roman – une lacune que j’espère combler un jour – il m’est difficile de commenter sur les différences entre la série et l’œuvre originale, publiée en 1861. Mon opinion est donc peut-être un peu mal informée, mais j’avoue avoir très peu accroché à la série, même si je l’ai regardée jusqu’à la fin.
J’ai aimé…
- Les décors, les costumes et les reconstitutions de Londres, notamment dans les nombreuses scènes où Pip se trouve à bord d’une barque sur le Thames.
- Le personnage de Mr Jaggers.Sombre, complexe, charismatique, il est bizarrement plus crédible que les autres personnages dont les motivations sont pourtant davantage explicitées dans la série.
- Le côté revanchard et manipulateur des personnages féminins qui tranche avec leur rôle souvent subalterne dans l’Angleterre de l’époque victorienne.
J’ai moins aimé…
- La façon dont les personnages principaux sont campés dans les premiers épisodes. Pip est assez insipide et, malgré son ambition proclamée, son désir de réussite n’est pas très convaincant, de même que ses sentiments pour Estella, auxquels on a de la peine à croire. Malgré les articles élogieux sur la performance d’Olivia Coleman dans le rôle de mademoiselle Havisham, je n’ai pas non plus trouvé son personnage très convaincant. Le fait qu’elle ait été abandonnée par son fiancé le jour de son mariage est brièvement mentionné mais semble insuffisant pour expliquer son esprit tordu et sa relation avec sa fille adoptive.
- Le choix de sexualiser les personnages (avec une scène assez bizarre entre la sœur de Pip et Mr Pumblechook) ne me semble pas apporter grand-chose. J’imagine que le scénariste a voulu répondre aux attentes des spectateurs du XXIe siècle pour lesquels Dickens ne serait pas assez « sexy ».