Créé en 1948, la série de bandes dessinées Alix fête a fêté ses 70 bougies en 2018. À cette occasion, le Musée Art et Histoire de Bruxelles a tenu à rendre hommage à son créateur, Jacques Martin, à travers une exposition soulignant liens entre histoire, art et fiction.
Alix, un héros de la Rome antique
Alix, c’est ce jeune gallo-romain à la chevelure blonde, épris de justice. Esclave d’origine gauloise dans la Rome du Ier siècle, il est adopté par un riche Romain et devient l’ami de Jules César, alors en pleine lutte d’influence contre son rival Pompée.
En comparaison avec ses « contemporains » Blake et Mortimer, Alix est un héros courageux mais désenchanté. Ses combats n’infléchissent pas l’ordre du monde et il apparaît souvent comme un spectateur impuissant devant la violence de l’Histoire.
Si je devais le recréer aujourd’hui, Alix serait grec et vivreait à l’époque de Périclès et de la guerre du Péloponnèse
Avec Alix : L’univers de Jacques Martin (Casterman, 2002)
Précurseur de la BD historique
À bien des égards, Jacques Martin est l’un des premiers bédéastes à accorder autant d’importance à la vraisemblance historique dans ses dessins et dans ses récits. Il les auteurs classiques, romains et grecs, et sa recherche d’authenticité contribue dans une grande mesure à promouvoir la fonction éducative de la bande dessinée historique.
Si son dessin est très classique, avec de beaux jeux de perspective mettant en avant l’architecture de la Rome antique, les thèmes abordés on clairement des échos contemporains : religions, superstition, guerre des sexes, dérives de la science… Le monde d’Alix est plus complexe et moins manichéen.