La saison 3 de The Last Kingdom est disponible sur Netflix Belgique depuis janvier 2020. Initialement produite par la BBC, puis reprise par Netflix, il s’agit d’une série historique particulièrement réussie, adaptée des romans de la saga Les Chroniques Saxonnes de Bernard Cornwell ( The Saxon Chronicles en anglais , 10 romans de 2004 à 2016). Avec une bonne dose d’action, de combats violents et de meurtres sanglants, elle fait parfois penser à Rome, une autre série historique remarquable avec des décors sompteux, un réel souci du détail et une réflexion sur les mœurs antérieurs au christianisme.
Saxons chrétiens contre Vikings païens
The Last Kingdom évoque la période troublée qui, à la fin du IXe siècle, aboutit à la création du premier Royaume d’Angleterre. Uhtred, le personnage principal, est le fils d’un seigneur saxon enlevé alors qu’il est encore enfant par des envahisseurs Vikings, appelés « Danois » dans la série. Il considère son père adoptif, Ragnar Ragnarsson, comme son véritable père. Devenu adulte, il est amené, en partie malgré lui, à combattre du côté des Saxons contre les Vikings, forcé de jongler entre deux identités antagonistes. Cette dualité est au cœur de la série et fait d’Uthred un personnage complexe et passionnant, suivant son propre code de l’honneur plutôt que de s’aligner à une communauté.
La « dernier royaume », c’est celui d’Alfred le Grand, dans le Wessex. Contre toute attente, ce territoire résiste aux assaillants du Nord et étend peu à peu son influence sur l’ensemble de l’île. La confrontation de peuples différents, avec des croyances différentes (paganisme des Vikings contre christianisme des Saxons) donne lieu à de nombreux affrontements mais aussi à des alliances, chacun des seigneurs espérant unifier le territoire sous son autorité.
Des personnages forts, une intrigue bien menée et une atmosphère envoûtante
La série est souvent comparée à Vikings et on la décrit également parfois comme le « vrai » Game of Thrones, en référence à son souci de la plausibilité historique. Même si son succès commercial est loin d’être comparable à celui des deux autres, The Last Kingdom est pour moi bien supérieure à ces deux rivales.
Ses atouts :
- des personnages forts et complexes, y compris du côté des femmes, avec des personnages secondaires très attachants comme le Père Beocca et ;
- des paysages, des costumes et des décors historiques magnifiques;
- un générique et une bande-son efficaces;
- une intrigue qui tient en haleine et qui tient la route. Malgré de nombreux rebondissements, The Last Kingdom évite l’excès d’invraisemblances et d’exagérations;
- des thèmes universels qui résonnent toujours aujourd’hui comme la tolérance religieuse et la difficulté d’assurer des identités multiples.
Un vrai coup de cœur en ce qui me concerne. Vivement la saison 4 !
Pour en savoir plus sur la part de fiction et la part de réalité dans la série, voir l’interview (en anglais) de l’auteur Bernard Cornwell sur le site de la BBC.