La série historique en 6 épisodes The Essex Serpent est disponible depuis le mois de mai sur Apple TV+. Adaptée du roman historique de Sarah Perry (2016) dont la traduction française, Le serpent de l’Essex, est parue chez Christian Bourgeois en 2018, elle narre les déboires d’une paléontologue amatrice qui, à la fin du XIXe siècle, espère trouver une explication rationnelle à l’apparition du « serpent de mer » qui terrorise le village d’Aldwinter dans l’Essex (Est de l’Angleterre).
Un animal mythique objet de tous les fantasmes
Le scénario de The Essex Serpent suit un schéma bien convenu au cinéma et en littérature : l’arrivée d’un étranger (en l’occurrence, la veuve londonienne Cora Seaborne, passionnée de paléontologie) dans un village est vécue comme un élément perturbateur. Suite à la disparition inexpliquée d’une jeune femme dans l’estuaire du Blackwater, les villageois s’imaginent être victimes d’une sorte de monstre des mers venu leur « faire payer leurs péchés ».
Des thèmes à peine effleurés, une romance ennuyeuse
Le pasteur local, Will Ransome, tente de les ramener à la raison. Il trouve en Cora une alliée inattendue. Malheureusement, si Tom Hiddleston incarne un Will tourmenté et subtil, l’actrice américaine Claire Danes (Homeland) rend le personnage de Cora assez insupportable. La romance entre les deux acteurs est franchement fade et j’ai trouvé davantage d’intérêt à la relation ambiguë entre Cora et le jeune docteur Garrett. Chirurgien ambitieux, ce dernier rêve d’être le premier à réaliser une opération du cœur. Les thèmes abordés par The Essex Serpent (les avancées de la médecine à la fin du XIXe siècle, la paléontologie, l’influence des idées communistes sur la politique d’urbanisme dans les quartiers pauvres de Londres…) sont intéressants mais peu approfondis, laissant le spectateur sur sa faim.
J’imagine que le roman (qui fait tout de même plus de 400 pages) ne souffre peut-être pas des mêmes défauts que la série. Mais l’histoire ne m’a pas suffisamment happée pour que j’ai envie de m’y plonger.
J’ai aimé…
- L’ambiance générale, avec la reconstitution assez sombre des conditions de vie dans un village anglais de la fin de l’ère victorienne,
- Les allusions aux progrès de la chirurgie médicale à travers le personnage du docteur Garrett,
- L’esthétique du générique.
J’ai moins aimé…
- Le personnage de Cora, assez insupportable,
- Les dialogues et l’intrigue romantique trop mièvre entre Cora et Will,
- Le fait que le passé de Cora avec son mari violent soit évoqué par bribes sans jamais vraiment être approfondi ni offrir de clés pour comprendre le personnage.