Rendez-vous à Naples est un roman historique de Jean-Pierre Cabanes qui plonge au cœur du Risorgimento, le mouvement d’unification italienne dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Rédigé dans un style très accessible qui fait presque penser à un roman pour adolescents, il se lit avec plaisir malgré quelques coïncidences peu crédibles.
Deux points de vue croisés sur l’unité italienne
L’intrigue de Rendez-vous à Naples se situe de 1848 à 1871, de l’insurrection de Milan à l’annexion de Rome qui marque la fin du mouvement d’unification italienne. Les chapitres alternent entre le point de vue de deux personnages appartenant à des camps opposés. Giacomo, tout d’abord, est un jeune noble idéaliste qui, après s’être battu sur les barricades à Milan pendant la Révolution de 1848, décide de s’engager pour l’unification italienne derrière Garibaldi, Cavour, et le roi Victor-Emmanuel. Marie-Sophie, d’autre part, est l’une des petites sœurs de l’impératrice Sissi d’Autriche. Après avoir grandi en Bavière, elle épouse le Roi des Deux-Siciles et s’installe à Naples ou elle combat courageusement aux côté de Ferdinand II contre l’annexion à l’Italie.
Si le côté un peu artificiel de certaines scènes et dialogues déçoit, Jean-Pierre Cabanes a l’avantage d’offrir un récit accessible et très didactique. On apprend beaucoup de choses sur le contexte historique, des différentes étapes de l’unification italienne à la Commune de Paris et la guerre franco-prussienne de 1870.
Amours impossibles et intrigues politiques
Les personnages sont par ailleurs très intéressants : d’abord naïfs et idéalistes, ils gagnent en maturité au fur et à mesure du conflit, apparaissant comme de véritables « survivants » dans une époque violente. Si l’incursion des grandes figures historiques de la période n’est pas toujours très convaincante, les intrigues amoureuses de Giacomo et de Marie-Sophie sont habilement utilisées pour évoquer les fractures politiques, économiques et sociales de l’époque. Le dénouement, enfin, offre au lecteur une issue satisfaisante.
J’ai aimé…
- la description très didactique des principales batailles et des principaux acteurs de l’unification italienne.
- la scène finale, émouvante et satisfaisante.
J’aurais aimé…
- un peu moins de coïncidences invraisemblables, notamment celles qui n’apportent pas grand-chose à l’intrigue et qui servent de prétexte pour présenter certains personnages historiques (par exemple la rencontre entre Marie-Sophie et Louise Michel à Paris pendant la Commune).
Article original publié dans Le Suricate Magazine