Petit pays est un roman d’inspiration autobiographique qui raconte une enfance au Burundi au début des années 1990, alors que la guerre civile menace et que le Rwanda voisin s’achemine vers un terrible génocide.
Gabriel est un petit garçon sans histoires. Issu d’un couple mixte (son père est un français « de souche » et sa mère est une réfugiée rwandaise), il grandit à Bujumbura où il fréquente le lycée français et se lie d’amitié avec les garçons du quartier. Ce n’est que progressivement que l’insouciance de l’enfance fait place à la méfiance, à la peur, puis à l’horreur.
Les tensions entre Hutus et Tutsis se font d’abord jour à travers les querelles entre domestiques. Les espoirs des premières élections démocratiques, en juin 1993, sont rapidement anéantis par l’assassinat du Président élu, le Hutu Melchior Ndadaye, par des militaires tutsis. La mère de Gabriel, comme de nombreux réfugiés tutsis, se réjouit de l’invasion du Rwanda par le FPR en 1990. Elle n’imagine pas que quatre ans plus tard sa famille sera décimée lors du génocide…
Dans un style simple et attachant, Gaël Faye raconte l’humanité, l’amitié, le bonheur, mais aussi la barbarie. Les premiers chapitres sont plein d’humour. Ils regorgent d’anecdotes sur les petites bêtises et les grands plaisirs de l’enfance. L’histoire du vélo volé, puis retrouvé (chapitre 8), en est un bon exemple même si la nostalgie garde ici un goût amer, celui de la culpabilité…
Un roman remarquable qui me semble avoir mérité les divers prix littéraires qui lui ont été attribués.