Mary-Maë est le titre du premier tome de la bande dessinée historique O’Sullivan, une saga familiale qui promet d’être palpitante. Elle commence en plein milieu du XIXe siècle alors que l’Irlande est frappée par la Grande famine et qu’une jeune femme enceinte décide d’embarquer pour le Québec…
L’enquête d’un écrivain de romans à suspense
O’Sullivan commence à l’époque contemporaine, avec l’arrivée de James Sullivan, un écrivain américain à succès, dans le Connemara. James loue un appartement pour deux mois et se promet d’enquêter sur les traces de ses ancêtres, dont son arrière-arrière-arrière-grand-mère Mary-Maë, qui a quitté cette côte irlandaise il y a plus de 150 ans alors qu’elle était enceinte. Qui était Mary-Maë ? Pourquoi portait-elle toujours une clé autour du cou ? Mêlant histoire et fiction, James va progressivement écrire le roman de sa famille en partant du départ de Mary-Maë pour le Québec.
Cette alternance entre passé et présent permet de rythmer le récit et d’ajouter une petite dose de suspense. Le personnage de Rosie, une bibliothécaire fan de l’écrivain qui se propose de l’aider dans ses recherches, offre une sorte de miroir au lecteur. Comme Rosie, nous suivons le processus créatif de James et ses questionnements à mesure qu’il reconstitue et imagine le destin de ses ancêtres.
Un Nouveau Monde à la fois hostile et plein de promesses
Le dessin de Marc-Renier, avec son foisonnement de traits rapides, entremêlées, et ses petites pattes de mouche sur les visages pour mieux représenter les aspérités de la peau, contribue à souligner le caractère rude du climat et des conditions de vie des immigrés du milieu du XIXe siècle. O’Sullivan évoque en effet les conditions de voyage terribles de la traversée transatlantique, alors que ces émigrés pauvres, entassés sans eau et sans nourriture, sont décimés par le typhus.
Une fois sur place, la situation est loin d’être rose et Mary-Maë doit faire bien des sacrifices pour survivre et assurer un avenir à son garçon, Erwin. Si la communauté des émigrés irlandais se montre solidaire, la pauvreté et la violence sont omniprésentes, et la bande dessinée réussit assez bien à reconstituer ce monde disparu où chacun luttait pour sa survie tout en rêvant d’une vie meilleure.
En attendant les tomes suivants, on se délecte de la très jolie couverture.
Merci aux éditions Delcourt de m’avoir permis de chroniquer cet ouvrage au moment de sa publication officielle le 10 mars 2021.
A lire le résumé de l’histoire de mary maée,cela donne envie de continuer a suivre son aventure en terre inconnue pour cette jeune irlandaise.