Noël en décembre est un roman historique passionnant qui traverse les deux grandes guerres du XXe siècle. C’est aussi une belle déclaration d’amour.
Noël, le personnage principal du roman de Bernard Tirtiaux, est un jeune Belge qui grandit dans une famille de fermiers wallons. Il est encore enfant lorsqu’éclate la Première guerre mondiale. Comme souvent, la guerre bouscule le destin de la famille. Une jeune femme allemande qui vient d’accoucher en Belgique leur confie son bébé avant de disparaître. Luise est donc élevée par la famille de Noël, et un lien d’affection très fort se lie entre les deux enfants. Mais une fois la guerre terminée, la mère revient chercher sa fille et la séparation est un déchirement…
Cet amour de Noël pour Luise est un amour absolu, viscéral, idéalisé par l’absence. Écrit à la première personne, le roman se lit comme une longue lettre adressée à Luise :
J’eus toutes les peines du monde, enfant, à camoufler ce sentiment amoureux qui m’aimantait vers toi
J’ai mis le meilleur de moi-même dans cet album. (…) Chaque prise, chaque cadrage, chaque impression n’exprime rien d’autre que l’amour que j’éprouve pour toi.
Cette lettre est d’autant plus touchante que, pendant la majeure partie du récit, on ignore si Luise est toujours vivante. La seconde guerre mondiale est passée par là. Entre l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique et l’Angleterre, le destin de Noël transporte le lecteur dans cette première moitié du XXe siècle à la fois terrifiante et terriblement humaine. La plume de Bernard Tirtiaux est remarquable : son narrateur est bluffant d’authenticité et on reste suspendu à l’espoir de ses retrouvailles avec Luise.
Un très beau moment de lecture qui donne envie de découvrir d’autres ouvrages de cet auteur belge connu pour ses romans historiques (Le Passeur de lumière, Pitié pour le mal…).