Après Roxelane la sultane, la collection « Reines de sang » des éditions Delcourt consacre un dyptique à Njinga, une reine angolaise du XVIIe siècle. Njinga, la lionne du Matamba est le premier tome de cette bande dessinée historique qui met en lumière la résistance acharnée des Africains face au colonisateur portugais.
Une dynastie sanglante
En 1617, Ngola Mbandi succède à son père à la tête du royaume du Ndongo, en Afrique centrale. Mais, très vite, sa sœur Njinga s’impose comme une figure incontournable de la lutte contre les envahisseurs blancs. Trahisons, meurtres au sein de la famille… Njinga a grandi dans un univers violent et impitoyable qui a fait d’elle une guerrière sans scrupules.
Le territoire de l’actuel Angola est alors au centre d’un trafic d’esclaves à grande échelle. Des Africains sont envoyés de force à destination du Brésil et de Cuba, avec la complicité de Njinga et des siens. Mais les accords passés entre les chefs africains et les Portugais sont fragiles et sans cesse remis en cause.
Le choc des cultures
Si Njinga, la lionne du Matamba est avant tout une BD d’aventure et d’action, elle révèle certains aspects intéressants de la vie de ce personnage méconnu, comme par exemple sa conversion au christianisme. Ce choix tactique permet à Njinga de renforcer son influence auprès des Portugais, notamment en jouant de l’antagonisme entre les jésuites et les représentants de la couronne.
Si les dialogues sont assez peu remarquables, le dessin au trait précis d’Alessia De Vincenzi, avec ses couleurs chaudes et de beaux effets d’ombre rend la lecture très agréable, d’autant plus que le scénario est bien rythmé.
Pour le deuxième tome, il faudra attendre 2021 !
Merci aux éditions Delcourt de m’avoir permis de lire ce livre au moment de sa publication officielle le 30 septembre 2020.