Les Derniers Jours de nos pères est le premier roman de l’auteur suisse à succès Joël Dicker. Publié en 2012, il raconte l’intégration de Pal (Paul-Emile), un jeune Français de 22 ans, orphelin de mère, dans les services secrets britanniques pendant la seconde guerre mondiale.
Après un entraînement intensif en Angleterre, Pal se prépare à mener des actions clandestines sur le territoire français. Propagande « noire », sabotage, attentats, formation de résistants… le roman nous plonge au cœur de la guérilla contre l’occupant allemand.
Mais Les Derniers Jours de nos pères est autant un roman sur l’amour qu’un roman sur la guerre. L’amour de Pal pour son père, resté à Paris sans nouvelle de son fils unique. Mais aussi l’amour de Laura, qu’il espère épouser après la guerre. Sans oublier les amitiés fortes créées lors de la formation entre jeunes recrues des services secrets.
J’ai aimé…
- L’intrigue, forte et crédible sans être trop prévisible.
- Les personnages. La solidarité et le respect entre les jeunes agents secrets sont décrits de manière touchante, sans idéalisme excessif.
- L’évocation émouvante des relations pères-fils. Loin d’idéaliser cette relation, l’auteur souligne l’emprise complexe des sentiments filiaux et l’obstacle qu’ils peuvent représenter pour l’émancipation des jeunes adultes. Il montre aussi comment, au-delà des liens du sang, des sentiments de filiation se créent entre hommes de différentes générations. Le personnage de Stanislas, un agent secret plus âgé qui prend Pal et ses jeunes camarades sous son aile, en est une bonne illustration.
- La plongée dans l’organisation interne des service secrets britanniques pendant la guerre, et les liens complexes avec la résistance sur le terrain en France. Les descriptions des missions des jeunes agents français sont très vivantes. On s’y croirait ! J’ai aussi appris beaucoup de choses intéressantes, par exemple sur les « fake news » diffusées par les alliés sur les radios destinées aux Allemands, ou encore sur les tensions entre l’Abwehr (les services secrets) et la Gestapo.
- La fin, qui déjoue les attentes du lecteur.
J’ai moins aimé…
- Les effets de répétition, parfois un peu trop lourds. Du point de vue du style, j’ai trouvé que Dicker avait le sens de la formule, mais je n’ai pas été vraiment impressionnée. Exemple : « Dieu sait ce qu’il avait vécu ces derniers mois ; l’angoisse, la difficulté, le froid, la fatigue, la peur. La peur. Et lui avait fait un régime. Un régime. »
- L’importance accordée aux histoires de cartes postales et les scènes entre et le père de Pal, qui ne m’ont pas vraiment convaincues.