Le jour où Kennedy n’est pas mort de Roger Jon Ellory (« R. J. » Ellory) est un roman policier d’histoire alternative qui imagine ce qui aurait pu se passer si Lee Oswald avait raté sa cible en novembre 1963. JFK aurait-il remporté un second mandat à la Présidence des Etats-Unis ? Quelle image aurait-il laissé à la postérité ?
Un suicide suspect
L’action du roman est concentrée sur deux mois : juillet et en août 1964. Kennedy est toujours vivant, mais il est en mauvaise posture pour remporter l’investiture démocrate en vue des élections. Problèmes de santé, tensions internationales, infidélités…. L’image du jeune président progressiste et ambitieux commence sérieusement à s’écorner.
C’est dans ce contexte politique que Jean Boyd, une journaliste politique talentueuse, est retrouvée morte dans son lit. Elle enquêtait sur une possible affaire de corruption liée à l’élection de Kennedy en 1960. Son ex petit ami, Mitchell Newman, lui-même journaliste, refuse de croire à un suicide. Alors que sa propre carrière est à la dérive, il décide de tout plaquer pour partir sur les traces de Jean et comprendre ce qui a pu causer sa mort. Une enquête d’autant plus douloureuse qu’elle réveille les souvenirs de sa rupture, au moment de son départ pour la Guerre de Corée.
Une quête de vérité
Le jour où Kennedy n’est pas mort mort (Three bullets pour le titre original en anglais) est davantage un roman policier qu’un roman historique. Toutefois, j’ai trouvé les passages consacrés au contexte politique des années 1960 plus intéressants que l’intrigue policière. L’enquête de Mitch le mène à de longues scènes d’introspection : Pourquoi Jean a-t-elle refusé de le revoir à son retour de Corée ? Qu’aurait été sa vie s’ils étaient restés ensemble ? Cherche-t-il à comprendre la cause de sa mort par amour ? Ou bien par égoïsme, pour se racheter une conscience ?
Dans l’épilogue, R. J. Ellory explique qu’il s’est inspiré de faits bien réels, même s’il prend quelques libertés avec l’Histoire. De nombreuses conquêtes connues ou supposées de JFK sont en effet mortes dans des circonstances troublantes, la plus célèbre étant bien sûr Marilyn Monroe. En tentant d’élucider la mort de Jean (personnage fictif), Mitch se trouve confronté au côté sombre du « mythe Kennedy ». Derrière l’image iconique du golden boy de la politique, le 35e président américain avait en effet beaucoup de choses à cacher…
J’ai aimé…
- Le personnage Mitch, un journaliste raté hanté par ses échecs mais attachant par son obstination à découvrir la vérité.
- L’incursion dans les coulisses du pouvoir, et notamment les relations entre JFK et son frère « Bobby » (Robert Francis) Kennedy, alors Procureur général des États-Unis.
J’aurais aimé…
- Moins d’introspection. Le rythme de l’enquête paraît parfois un peu lent et les considérations de Mitch sur sa relation passée avec Jean un peu répétitives.
- Ne pas rester sur ma faim concernant les motivations du complice d’Oswald. Malgré une accélération de l’intrigue dans les derniers chapitres, le dénouement a un goût d’inachevé.
Merci à NetGalley et aux éditions Sonatine de m’avoir permis de lire ce livre avant sa publication officielle le 4 juin 2020.
Bonjour et merci pour cette critique ! Je viens de lire ce roman et, malheureusement, malgré l’idée de départ intéressante, je n’ai pas été globalement convaincu, même si j’ai quand même passé un bon moment… Et que le portrait de Kennedy vaut quand même le détour ! Cela dit, ce livre ne me laissera pas un souvenir impérissable et j’ai trouvé la fin un peu poussive. Dans la même veine, j’ai beaucoup plus apprécié le « 22/11/63 » de Stephen King !