Le Cercle littéraire de Guernesey est l’adaptation du roman à succès de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows, Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, publié en 2008. Le film, comme le livre, suit les destins parallèles de deux jeunes femmes marquées par l’épreuve de la Seconde Guerre mondiale : Juliet, une jeune écrivaine londonienne dont les parents sont morts pendant la guerre, et Eliza, une habitante de Guernesey arrêtée par les Allemands en 1944 pour être venue en aide à des fugitifs.
Lorsque Juliet débarque sur l’île en 1946, elle agit sur un coup de tête après avoir reçu une lettre d’un certain Dawsey, fermier amateur de littérature qui lui révèle l’existence d’un club de lecture formé par lui et quelques-uns de ses voisins pendant la guerre pour leur permettre de se réunir à la barbe des Allemands. Contrairement à la Grande-Bretagne et à l’Irlande qui ont échappé à l’invasion nazie, les îles anglo-normandes de Jersey et Guernesey ont en effet été occupées par les Allemands dès 1940, avec pour conséquence un isolement renforcé de la population et un traumatisme encore brûlant dans les années d’après-guerre.
Intriguée par Dawsey et sa communauté, Juliet décide de s’inspirer de l’histoire de la résistance des habitants de l’île pour son prochain roman. Lors de ses recherches, elle découvre les nombreux tabous qui entourent le personnage d’Eliza, dont tous attendent le retour.
Si l’histoire d’amour entre Juliet et Dawsey est terriblement prévisible et accumule les clichés, le réalisateur de Quatre mariages et un enterrement (1994) tisse une trame assez solide pour susciter l’intérêt, notamment grâce aux découvertes progressives faites par Juliet sur la véritable histoire d’Eliza, mais aussi grâce à une galerie de personnages attachants qui forment ce cercle littéraire pas comme les autres. Les flashbacks qui évoquent la dureté de l’occupation contrastent avec la beauté paisible des paysages de falaises rocheuses et de prairies surplombant la mer, faisant écho aux mots de l’une des membres du cercle pour qui, malgré la Libération, « la guerre continue » tant que des familles restent dans l’attente de nouvelles de leurs proches disparus pendant le conflit.
Au final, Le Cercle littéraire de Guernesey vise essentiellement le même public que le livre sur lequel il est basé : les amatrices de romances historiques avec des héroïnes fortes et un drame régulièrement ponctué de moments « feel good » jusqu’à l’incontournable happy end. Un bon moment de détente, donc, pour les adeptes du genre.
Article original écrit pour Le Suricate Magazine