Varsovie détruite en 1944.

L’insurgée de Varsovie

Après Le Garde du corps de Massoud, voici L’insurgée de Varsovie, la nouvelle bande dessinée biographique de la collection « Guerres & Histoire ». L’album rend hommage à l’action de Maria Sabina Devrim, une jeune résistante polonaise pendant la seconde guerre mondiale. Une histoire forte qui aide à comprendre le rôle des femmes et des jeunes dans l’insurrection de Varsovie en 1944.

Une insurrection sanglante

Couverture de la BD « L’insurgée de Varsovie » (Delcourt, 2021)

En dehors de la Pologne, on a tendance à confondre le soulèvement du ghetto de Varsovie en 1943 et l’insurrection de 1944. Le premier évènement fait référence à la résistance que les juifs de la ville ont opposé aux soldats allemands chargés de les déporter dans des camps. Certes, les insurgés du ghetto ont échoué à éviter les déportations. Mais le fait que les nazis aient été temporairement mis en difficulté a eu un effet psychologique important pour les résistants et les déportés.

Le deuxième évènement intervient quant à lui après le débarquement allié en Normandie, alors que l’Armée rouge n’est plus qu’à quelques kilomètres de Varsovie. Soucieux de jouer un rôle dans la libération, des groupes de résistants polonais lancent une lutte armée contre l’occupant nazi. Mais les Soviétiques tardent à intervenir et les Allemands réagissent avec une extrême violence. La ville devient un champ de ruines. On estime à plus de 160 000 le nombre de civils tués. L’insurgée de Varsovie met en lumière ce moment charnière de l’histoire polonaise à travers l’action d’une jeune femme de 21 ans, Maria Sabina Devrim.

Des jeunes mal armés face à la machine de guerre nazie

En faisant de Maria Sabina son héroïne, Jean-Pierre Pécau rend hommage à une survivante. Parmi les résistants de Varsovie, beaucoup étaient de jeunes adultes voire des adolescents à peine formés au maniement des armes, mais prêts à se sacrifier pour retrouver leur liberté. La tension est renforcée par l’alternance entre les tonalités sombres des scènes de nuit et l’orange flamboyant du feu qui détruit la ville, créant une ambiance apocalyptique.

J’ai parfois été déstabilisée par certains flashbacks, les transitions entre les différentes lignes du temps n’étant pas forcément évidentes. Mais à cette exception près, j’ai trouvé le scénario très réussi. Les dialogues sont efficaces, ils campent les situations et les personnages en quelques mots. Le rôle ambigu des Soviétiques vis-à-vis de la résistance polonaise est expliqué plus en détail dans une annexe documentaire de 3 pages. L’insurgée de Varsovie confirme donc que la série « Guerres & Histoire » est prometteuse. Les deux prochains numéros devraient être consacrés au Chirurgien de Dien Bien Phu et au Dernier Kamikhaze.

Un podcast pour en savoir plus

En novembre 2014, Maria Sabina Devrim était l’invitée de l’émission La Marche de l’Histoire sur France Inter. Écouter le replay (28 minutes).

Merci aux éditions Delcourt de m’avoir permis de lire ce livre peu après sa publication officielle le 25 août 2021.

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