L’Agneau mystique de Jan Van Eyck est l’une des œuvres d’art les plus admirées au monde. Dans un nouvel essai illustré publié chez Casterman, Harry de Paepe retrace l’histoire de ce retable unique. De sa genèse mystérieuse à sa récente restauration, les péripéties ne manquent pas.
Un chef d’œuvre de l’art religieux
Œuvre emblématique du génie des primitifs flamands, L’Adoration de l’Agneau mystique, aussi appelé « retable de Gand », fut achevée en 1432 par Jan van Eyck. Le travail avait été entamé par Hubert van Eyck, frère de Jan, avant son décès en 1426. Ce polyptyque peint sur bois était destiné à être placé de verticalement à l’arrière de la table de l’autel dans l’église St-Jean de Gand, aujourd’hui devenue la cathédrale St-Bavon.
Les 12 panneaux qui le composent témoignent d’une virtuosité et d’un sens du détail incomparables. Une reproduction de l’œuvre est d’ailleurs incluse à la fin de l’ouvrage et permet de mieux comprendre sa structure et ses significations multiples.
Une énigme jamais totalement élucidée
Alors que le chapitre II retrace la genèse de l’œuvre et les nombreux mystères qui l’entourent, le cœur de l’ouvrage concerne les multiples péripéties auxquelles l’œuvre a dû faire face au fil des siècles. Terreur iconoclaste, Révolution française, guerres mondiales… L’Agneau mystique se retrouve souvent bien malgré lui au cœur des conflits politiques.
Mais c’est surtout le vol en 1934 du panneau des Juges intègres, un élément jamais retrouvé et actuellement remplacé par une copie, qui attise les passions. Cette disparition encore non élucidée a donné lieu à toutes sortes de théories sur la localisation du panneau perdu. Les enquêtes plus ou moins officielles continuent jusqu’à aujourd’hui.
L’ouvrage offre une foule de détails sur l’histoire de l’œuvre et ravira les passionnés d’histoire de l’art. On regrette toutefois que les illustrations, en bichromie bleu-blanc ou rouge-blanc, n’apportent pas grand-chose au récit. Si les différents chapitres sont en partie fictionnalisés, L’Agneau mystique reste avant tout un ouvrage informatif pour ceux qui souhaitent en savoir plus avant de découvrir le panneau central nouvellement restauré, exposé à la cathédrale Saint-Bavon depuis le 24 janvier 2020.
Article original écrit pour Le Suricate Magazine