Caricature illustrant la lettre ouverte d'Emile Zola sur l'affaire Dreyfus intitulée "J'accuse"

#J’accuse, l’affaire Dreyfus vue par les médias

Couverture de l’album #J’accuse de Jean Dytar (Delcourt/Mirages, 2021)

Le #J’accuse de Jean Dytar est bien plus qu’un roman graphique. Présenté dans un magnifique coffret et intégrant des éléments de réalité augmentée, c’est une véritable machine à remonter le temps qui plonge le lecteur au cœur de l’affaire Dreyfus. Mêlant bande dessinée, archives, et clins d’œil aux médias modernes, l’album questionne le rôle de la presse à travers les siècles. Une pépite.

Un ouvrage à la forme originale

Pour son exploration de l’affaire Dreyfus vue par la presse, Jean Dytar choisit une forme originale : un album noir et blanc de plus de 300 pages au format horizontal présenté dans un magnifique coffret rouge. Le contenu de chaque page est présenté dans une fenêtre de navigation internet, donnant l’impression au lecteur de découvrir le récit de #J’accuse à travers une recherche en ligne. Tout en reproduisant de nombreux témoignages et articles de presse de la fin du XIXe siècle, l’auteur-dessinateur s’amuse à intégrer dans les textes orignaux des références aux médias sociaux (mots clés, nombre de vues, « likes »…).

Le résultat est mélange troublant mais très stimulant de textes historiques et de mise en relief des différents aspects de l’affaire à travers les techniques modernes de partage de l’information. On lit ainsi le fil Twitter d’Emile Zola ou on se voit suggérer d’autres articles susceptibles de nous plaire d’après l’algorithme du site de presse…

Une mine d’or pour les passionnés

Les anachronismes n’empêchent pas #J’accuse d’être un travail sérieux de recherche historique et d’offrir de véritables clés pour comprendre pourquoi l’accusation à tort du capitaine Dreyfus a durablement marqué la société française. Grâce à l’application mobile Delcourt Soleil +, des contenus additionnels sont proposés au fil de la lecture en mode réalité augmentée, par exemple des notices biographiques de personnages cités.

Le résultat est un ouvrage très dense qui s’adresse surtout aux passionnés d’histoire du XIXe siècle car la lecture requiert facilement plusieurs jours. Pour prolonger le plaisir, il sera bientôt possible de visiter le nouveau Musée Dreyfus à Médan (accolé à la maison d’Émile Zola), dont la première exposition sera consacrée à #J’accuse.

Merci aux éditions Delcourt/Mirages de m’avoir permis de lire ce livre au moment de sa publication officielle le 1e septembre 2021.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.