14 juillet : destins d’une révolution est une bande dessinée historique qui se présente comme une collection de récits, un peu comme un recueil de nouvelles en mode illustré. L’album suit le destin des huit personnages : certains connus comme Marie-Antoinette ou Camille et Lucile Desmoulins, et d’autres fictifs, anonymes issus des classes populaires. Une façon originale d’explorer l’impact de la grande Histoire sur les individus lors des quatre semaines qui ont précédé la prise de la Bastille en 1789.
Des destins qui s’entrecroisent
14 juillet : destins d’une révolution fait le choix intéressant de se concentrer sur une courte période de la Révolution française, débutant en gros au moment du Serment du Jeu de Paume le 20 juin 1789 pour finir en apothéose avec la prise de la bastille le 14 juillet. Ce faisant, l’album adopte des points de vue multiples. Les chapitres sont très courts mais, grâce à leurs titres qui incluent le prénom des personnages et grâce aux contours très précis des visages, le lecteur n’est jamais perdu. Jeannette Langlois, jeune paysanne, entre au service du comte de Solages, emprisonné à la Bastille. Jean-Baptiste Jacquet, ouvrier au chômage, renoue avec son frère engagé dans la garde française. Celui-ci contribuera à libérer les prisonniers de la Bastille le 14 juillet. La femme de Jean-Baptiste, Suzanne, couturière, participe à la marche sur Versailles qui causera une grosse frayeur à Marie-Antoinette, tandis que Lucile Duplessis, voisine du frère de Jean-Baptiste, décide de désobéir à sa famille pour suivre son fiancé Camille Desmoulins dans les manifestations républicaines. Les destins individuels finissent ainsi par s’entrecroiser sans que cela paraisse trop artificiel.
J’ai aimé…
- le choix de faire se confronter des destins individuels très différents pour mettre en lumière les différents aspects de la Révolution.
- le dessin aux traits précis et aux couleurs réalistes de Cécile Chicault.
- la variété des dialogues, qui distillent habilement des informations essentielles sur le contexte historique.
- l’épilogue qui évite de rester sur sa faim en dévoilant le destin des personnages après la Révolution.
J’ai moins aimé…
- l’illustration de couverture en noir et blanc sur fond sépia, qui donne une impression morne et vieillotte alors que les illustrations intérieures sont colorées et vivantes.