The Crown, la série événement produite par Netflix en 2017, retrace les jeunes années de la reine Elisabeth II d’Angleterre, au moment de son accession au trône. La première saison positionne The Crown comme une série historique de qualité, mais dont le style très classique, voire « académique », risque de décevoir ceux qui ont besoin d’une dose minimale d’action et de suspense pour avoir envie d’aller au-delà du premier épisode.
Le pitch fait craindre une œuvre à la gloire de la monarchie, et en effet The Crown contribue, avec ses magnifiques décors et costumes, à une certaine glamourisation de la reine. Plus encore que le décor, le fil conducteur de la série (« The Crown must always win« ) contribue à présenter la royauté comme une force supérieure, transcendant l’individu qui porte la couronne. Toutefois, la série lève aussi le voile sur l’envers du décor et n’est pas exempte d’un certain regard critique, voire cynique, principalement à travers les personnages masculins que sont l’oncle et le mari d’Elisabeth.
L’épisode 5 en particulier est très intéressant du point de vue de la réalisation. La cérémonie du couronnement d’Elisabeth II est présentée à travers deux points de vue : celui d’Elisabeth elle-même, et celui, plus cynique, de son oncle, le roi « démissionnaire » Edouard VIII.
Personnellement, j’ai pris plaisir à regarder The Crown, même si cette première saison ne m’a pas laissé de souvenirs inoubliables. Avec son souci du détail et de la vraisemblance, il s’agit d’une série avec un réel intérêt historique, mais qui souffre d’un certain manque d’intensité dramatique. À recommander à ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’Angleterre pour l’éclairage qu’elle offre sur les premières années du règnes d’Elisabeth II.