Stanley Greene à Uzès (France), 31 juillet 2008. Détail d’une photographie de Fabrice Catérini via Wikimedia Commons CC BY-SA.

Stanley Greene ou le photojournalisme sans compromis

La BD biographique Stanley Greene : Une vie à vif retrace le parcours d’un des plus grands photoreporters du XXe siècle. Un hommage à l’homme mais aussi une plongée dans les grands conflits mondiaux de l’après-guerre froide.

Le choc de 1989

Couverture de la BD « Stanley Greene : Une vie à vif » (Delcourt, 2020)

Tchétchénie, Soudan du Sud, Liban, Nouvelle-Orléans post-Katrina… nombreux sont les conflits et les désastres immortalisés par l’objectif de Stanley Greene. Né en 1949 à Brooklyn (New York) dans une famille afro-américaine de la classe moyenne, il se forge rapidement une réputation de « dur à cuire ». Après un passage chez les Black Panthers, il s’installe à Paris et devient photographe de mode. Sa vie personnelle, chaotique, est marquée par la drogue, mais aussi par plusieurs rencontres qui vont profondément l’influencer.

Initié au photoreportage par Eugene Smith, sa vie bascule en 1989 lorsqu’il assiste à la chute du mur de Berlin. À partir de ce moment, il s’attache à photographier « les innombrables aspects du déclin du communisme et de l’éclatement de l’Union soviétique » (p. 45). Plusieurs de ses clichés les plus mémorables sont parsemés au fil de la BD. La plupart sont en noir et blanc et s’intègrent bien aux dessins de Tristan Fillaire, marqués par un trait net et des tonalités ocres.

La colère comme moteur

Mais Stanley Greene : Une vie à vif est avant tout le portrait intime d’un homme confronté à la violence brute et insoutenable. Faisant parler Greene à la première personne, JD Morvan restitue sa personnalité atypique. À la fois cynique et idéaliste, Greene raconte, au moyen de flashbacks, les rencontres (et notamment les nombreuses femmes) qui l’ont marquées. Il explique :

La colère contre la haine, c’est mon combustible. Elle me fait avancer.

(p. 78)

Après avoir frôlé si souvent la mort, Stanley Greene meurt d’un cancer du foie en 2017. Le prix World Press lui a été décerné cinq fois, notamment pour sa couverture de la guerre en Tchétchénie.

Petit plus, la BD inclue en annexe quelques photos emblématiques de la carrière de Greene avec des légendes détaillées qui les mettent en contexte. Elles sont accompagnées d’un extrait d’un entretien lors duquel Greene partage sa vision de la photographie.

Merci aux éditions Delcourt de m’avoir permis de lire cette BD au moment de sa publication le 27 mai 2020.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.