Toute personne qui s’intéresse aux différentes approches éducatives a entendu parler de la méthode Montessori, une pédagogie axée sur le respect et l’autonomisation des jeunes enfants. Mais que sait-on de la femme à l’origine de cette approche ? La bande dessinée Maria Montessori, l’école de vie, propose à la fois une biographie complète et une introduction aux principes éducatifs de cette pionnière italienne.
Une féministe passionnée de médecine, d’anthropologie et d’éducation
Maria Montessori, née en 1870 dans le nord de l’Italie, était destinée à devenir institutrice. Mais, passionnée par les études, elle décide de viser plus haut. À force de persévérance, elle se fait accepter à l’Université de médecine. Elle devient ainsi l’une des toutes premières femmes médecins du pays et se spécialise dans les troubles mentaux des enfants avant d’élargir son champ d’intérêt à l’ensemble des aspects anthropologiques entourant la petite enfance.
Une méthode basée sur l’observation et la bienveillance
Maria Montessori, l’école de vie aborde la genèse de la méthode Montessori : les influences de Maria, l’évolution de sa pensée au fil de ses rencontres et de ses observations. Les trois piliers de son approche sont abordés : la posture particulière de l’éducateur, qui doit soutenir l’enfant sans le juger ; l’importance du milieu et de l’environnement qui doivent être adaptés pour favoriser l’autonomisation, et enfin la mise en en place d’un matériel pédagogique spécifique qui vise à stimuler la connaissance par l’expérience sensorielle. L’autrice, elle-même éducatrice Montessori, partage la philosophie éducative de son héroïne sans prétendre présenter une version unique et complète de sa pensée, mais en intégrant ici et là des citations et anecdotes tirées de ses nombreux ouvrages.
Un rayonnement international et un combat pour la paix
Le roman graphique est également intéressant car il montre l’impact des évènements historiques, et notamment les deux guerres mondiales, sur la vie de Maria Montessori. Si certains lui reprochent son association à Mussolini dans les années 1920, Maria refusera d’être instrumentalisée par la politique fasciste et choisira de s’exiler en Espagne avant même l’alliance entre Mussolini et Hitler, préférant défendre la paix à tous les niveaux. Pour elle, l’éducation est d’ailleurs le meilleur rempart contre la guerre, un message qu’elle tentera de faire passer jusqu’à la fin de sa vie, des États-Unis à l’Inde en passant par l’Europe où ses idées se diffusent peu à peu et créent des émules.
La BD aborde enfin certains aspects plus personnels de la vie de Maria Montessori, comme sa relation hors mariage avec Giuseppe Montesano et l’éducation de son fils Mario, longtemps présenté comme son neveu pour satisfaire aux convenances de l’époque. Au final, Maria Montessori, l’école de vie est intéressant à la fois comme roman graphique biographique et comme introduction à la pédagogie Montessori. Un livre à partager avec tous ceux que le sujet intéresse !
Article original publié dans Le Suricate Magazine