La Passion Richelieu est une pièce de théâtre en trois actes sur le fameux Cardinal de Richelieu (1585-1642), conseiller de la reine Marie de Médicis puis principal ministre de son fils le roi Louis XIII. Bien que j’aie très peu d’expérience avec le genre théâtral, j’ai véritablement pris plaisir à lire la pièce, dont un exemplaire m’a été offert par l’éditeur dans le cadre du concours « Masse critique » de Babelio. Les scènes (5 ou 6 par acte) sont courtes, bien rythmées, et remplies d’humour. On s’attache vite à ce Richelieu bipolaire et fragile, à l’opposé de l’image du stratège froid et machiavélique laissé à la postérité par Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas. En plus du comique de caractère, la pièce a parfois recours au grotesque lorsqu’elle se moque des défauts physiques des personnages (les furoncles du postérieur de Richelieu, le bégaiement de Louis XIII et ses crises d’épilepsie, ou encore l’accent italien très marqué de Marie de Médicis).
Quelques références de base sur cette période de l’histoire française sont toutefois nécessaires au lecteur / spectateur pour véritablement apprécier la pièce. Une dizaine d’années sépare chaque acte, ce qui permet de passer en revue les principaux temps forts de « carrière politique » de Richelieu. Lors du 1er acte, Richelieu a 34 ans et n’a pas encore été nommé cardinal. Il n’est que conseiller de la mère du roi, et redoute alors de subir le même sort que Concino Concini, assassiné en 1627 par les courtisans hostiles à son influence sur Marie de Médicis. Malgré les réticences initiales de Louis XIII à l’encontre du conseiller de sa mère, le roi finit par le recruter comme ministre. Lors de l’acte II, Richelieu se vente déjà de ses réalisations depuis qu’il est au service du roi : la création de l’Académie française, de l’Imprimerie royale… L’acte III, enfin, marque un retournement : c’est désormais Louis XIII qui défend Richelieu contre les critiques de sa mère. Et la pièce de se clore sur l’enthousiasme débordant et prophétique de Richelieu à la naissance du futur Louis XIV :
Mon fils, mon enfant ! Il est le mien, n’est-ce pas ? (…) Il brillera, il dominera (…). Il sera le roi que j’aurais été moi-même si j’en avais eu le titre. (acte 3, scène 6)
Merci à Babelio et aux éditions Tertium de m’avoir offert un exemplaire du livre dans le cadre de l’opération « Masse critique » de janvier 2017.