De fer et de verre est un ouvrage de Nicole Malinconi sur la Maison du Peuple, un bâtiment emblématique du Bruxelles de la première moitié du XXe siècle, construit par le maître de l’Art Nouveau Victor Horta (1861-1947) et malheureusement disparu aujourd’hui.
Malinconi parvient à partager une mine d’informations sans se perdre dans les détails. Elle retrace les différentes étapes de la vie de ce bâtiment de sa conception dans les années 1890 à sa destruction dans les années 1960, victime de la « bruxellisation », c’est-à-dire de l’urbanisation sauvage.
Au-delà du bâtiment, cette histoire est celle du mouvement socialiste et coopératif belge. Au fil du temps, de nombreux personnages illustres passent la porte de ce lieu, à la suite de Jean-Jaurès (1859-1914), présent lors de l’inauguration en 1899, et de Rosa Luxemburg (1871-1919). Lieu de débats et d’échanges, on y trouve un café, une boulangerie, divers magasins coopératifs, des bureaux, une grande salle de spectacle…
Après avoir survécu aux deux guerres mondiales, la Maison du Peuple ne résistera pas aux promoteurs immobiliers. Sa disparition prive Bruxelles d’un témoignage unique de l’Art Nouveau mais aussi d’un lieu de mémoire ayant joué un rôle clé dans l’histoire politique et sociale belge.
Le style de l’auteure, quelque part entre l’essai historique et le récit romancé, rend cet ouvrage agréable à lire. La succession entre les chapitres, organisés de manière chronologique, est très fluide. Il est dommage, toutefois, que la version électronique du livre ne contienne aucun visuel hormis la couverture. Il existe pourtant des plans et plusieurs photos., dont certaines sont consultables sur le site de l’éditeur, Les Impressions nouvelles.
Voir également la critique sur Le Carnet et les Instants et un court entretien avec l’auteure sur la chaîne BX1.