Les occasions de visionner un film finlandais sont assez rares en dehors de la Scandinavie… surtout si on exclue les policiers et les thrillers. J’étais donc curieuse de découvrir La mariée du diable, un drame historique sorti en 2016 sur la première grande « chasse aux sorcières » ayant eu lieu en 1666 sur les îles Åland, alors sous domination suédoise.
Le personnage principal, Anna, est une jeune adolescente rebelle de 16 ans dont la mère et la grand-mère sont des guérisseuses respectées dans la communauté. Amoureuse d’un marin plus âgé qu’elle et père de famille, elle fait fi des traditions villageoises et cherche à vivre son idylle malgré les risques et le jugement de ses proches.
Pendant ce temps, le juge Psilander s’allie avec le prêtre local pour rechristianiser les habitants et pourchasser toutes formes de superstition. Seize femmes sont alors accusées de sorcellerie et sept d’entre elles sont exécutées : décapitées, puis leurs corps sont brûlés.
Certaines scènes de violence, notamment les tortures auxquelles sont soumises les accusées afin de leur faire avouer « leurs relations avec le Diable », sont très difficiles à regarder. À vrai dire, les personnages masculins sont tellement cruels ou tellement lâches qu’on en devient misandres pendant quelques heures.
Malgré cela, le film ne parvient pas à tirer parti de l’intensité dramatique du sujet. L’intrigue romantique entre Anna et Elias est très superficielle et manque d’émotion. Bien que la reconstitution des intérieurs villageois au XVIIe siècle soit plutôt réussie, le scénario et les acteurs peinent à convaincre et on reste sur une impression de téléfilm un peu trop manichéen. Dommage !