La fiction historique est un terme utilisé pour désigner toutes les œuvres ayant recours à l’imagination, mais inspirées de faits historiques réels. Il peut s’agir d’un roman historique, d’un film historique ou une série télévisée à thème historique, mais aussi d’une bande dessinée, d’une nouvelle, d’une pièce de théâtre ou d’un récit oral (par exemple diffusé sous forme de podcast), voire d’une œuvre hybride qui combine plusieurs de ces genres.
Leurs points communs :
1. Avoir recours à l’imagination
Ce qui différencie un travail de recherche universitaire ou un cours d’histoire d’une œuvre de fiction, c’est le recours à l’imagination. Pour qu’on puisse parler de fiction historique, il faut que le créateur de l’œuvre (roman, film, etc.) ait « inventé » quelque chose, même s’il ne s’agit que de combler les lacunes des archives. Une œuvre qui ne fait que retranscrire les faits connus relève d’une démarche documentaire et non de la fiction.
2. Respecter (du moins en partie) les faits historiques avérés
La fiction historique ne vise pas forcément à atteindre la vérité ou l’objectivité par rapport aux faits réels. Par contre, une fiction historique réussie recherche la vraisemblance par rapport au contexte de l’époque, et notamment à ses contraintes. C’est le contrat implicite entre les lecteurs/spectateurs/auditeurs de fiction historique et le concepteur de l’œuvre. Pour que la fiction historique fonctionne, il faut qu’elle « fasse vrai », c’est-à-dire qu’elle nous donne l’impression de voyager dans le temps pour mieux comprendre comment était la vie à l’époque. C’est pourquoi les bonnes fictions historiques évitent au maximum les anachronismes. Non seulement du point de vue des contraintes pratiques (pas d’électricité avant le XIXe siècle !) mais aussi en termes de psychologie et de mœurs (codification des relations hommes-femmes à travers l’histoire, importance de la religion au quotidien, etc.).
3. Faire le lien entre la « petite » et la « grande » histoire
La fiction historique permet généralement de raconter un récit avec des personnages auxquels il est possible de s’identifier. Elle place ainsi le destin d’un ou plusieurs individus dans son contexte historique et rend les grands évènements de l’histoire (révolutions, progrès techniques, transformations sociales et culturelles…) tangibles à travers l’expérience qu’en ont eu les contemporains.
Une définition aux contours mouvants
À partir de quel moment une œuvre de fiction peut-elle être considérée comme « historique » ? Il n’y a pas d’unanimité sur ce point mains on s’accorde généralement pour considérer qu’un roman ou une œuvre de fiction est « historique » à partir du moment où son créateur n’était pas vivant au moment des faits. Une définition imparfaite et contestable car un roman sur mai 1968 serait ainsi considéré comme historique si son auteure est née dans les années 1980, alors que le même texte issu de la plume d’un écrivain né dans les années 1950 serait rangé dans la catégorie des œuvres contemporaines…
À vrai dire, quelle que soit la date de naissance de l’auteur-e, il faut reconnaître que c’est surtout la capacité à faire revivre une époque révolue en ayant recours à l’imagination qui fait d’une œuvre une fiction historique réussie !
Pour en savoir plus…
Découvrez le cours en ligne de l’Université de Virginie aux États-Unis consacré à la fiction historique (en anglais).
Écouter la conférence de Jean Jauniaux « Le roman, instrument idéal de compréhension de l’Histoire ? » :
Une réflexion sur “Qu’est-ce que la fiction historique ?”