Belgiques de Jean Jauniaux est un recueil de treize nouvelles qui mêle histoire personnelle et Histoire avec un grand « H ». Un ouvrage à la fois drôle et sérieux, informatif et émouvant, qui se nourrit de l’expérience de l’auteur en tant que journaliste culturel.
La collection Belgiques publiée chez Ker éditions permet à des auteurs (et on l’espère, bientôt, à des autrices) d’évoquer leur vision personnelle de la Belgique à travers un recueil de nouvelles. Le dernier tome en date, publié en octobre 2019, donne la parole à Jean Jauniaux, écrivain et ancien journaliste. Son expérience de chroniqueur d’une émission sur l’histoire offre un point d’entrée idéal pour évoquer la Belgique. La première nouvelle, intitulée « Une journée hors norme », part ainsi de la commémoration des 150 ans de la Belgique en 1980, permettant de débuter l’ouvrage sous les auspices de la révolution belge de 1830.
Sans suivre d’ordre chronologique précis, Jauniaux fait des bonds dans le passé, et même dans le futur avec « Le Club des écrivains belges ». Dans cette nouvelle, il s’inspire de son rôle de Président du centre belge francophone de PEN International pour offrir une réflexion sur les archives littéraires des auteurs belges oubliés.
Entre histoire et fiction, il évoque aussi fréquemment son enfance à Écaussinnes dans le Hainaut. Élevé par son père suite au décès prématuré de sa mère, le petit Jean est un enfant solitaire. Les nouvelles qui évoquent ce passé sont d’ailleurs les plus touchantes. Dans « Attilio », il raconte qu’il a été témoin du drame du Bois du Cazier le 8 août 1956 (alors qu’il n’avait en réalité que deux ans à l’époque). « Une année universelle », qui clôt le recueil, raconte quant à elle la mort de sa mère et l’exposition universelle de 1958.
Dans « Jules Morrel, un Belge en Chine », Jauniaux évoque l’incroyable histoire du Corps expéditionnaire belge des autos-canons-mitrailleuses pendant la Première Guerre mondiale. Une aventure qui mène un petit groupe de soldats belges du Front de l’Yser à San Francisco en passant par la Russie révolutionnaire de 1917.
Alternant avec bonheur entre histoire et fiction, Jauniaux offre avec son Belgiques un bon moment de lecture, qui donne envie de découvrir les autres recueils de la collection. Comme l’écrit l’auteur lui-même :
Avant qu’elle ne s’éparpille, ne faudrait-il pas, pourtant, confier l’histoire de Belgique à des fictions romanesques ?
Merci à Ker éditions de m’avoir permis de lire ce livre peu après sa publication officielle en octobre 2019.
Merci pour cet article que je découvre avec grand plaisir et qui témoigne d’une lecture attentive et empathique de mon recueil. Jean Jauniaux