L’adaptation d’un roman en bande dessinée est toujours un exercice délicat. Malgré un style résolument moderne, Au Bonheur des Dames d’Agnès Maupré offre une interprétation assez fidèle du chef d’œuvre d’Emile Zola. Un récit d’ascension sociale sur fond d’essor de la société de consommation au XIXe siècle.
Le nouveau Paris d’Haussmann
Durant la deuxième moitié du XIXe siècle, Paris se transforme. Les grands boulevards remplacent les ruelles insalubres. C’est la naissance des grands magasins, dont le modèle concurrence directement les petits commerces de détail. Denise, une jeune vendeuse sans le sou arrivée de sa province normande, fait face à un dilemme : Aider le commerce de son oncle, qui périclite, ou céder à la tentation du luxe et de la modernité ?
Aux tensions économiques et sociales s’ajoutent un dilemme amoureux. En plus d’être courtisée par un jeune vendeur issu comme elle d’une famille modeste de Province, Denise semble ne pas laisser indifférent Mouret, l’entrepreneur à succès à la tête du grand magasin…
Une adaptation à la fois fidèle et moderne
Au Bonheur des Dames conserve l’intrigue principale du roman original, publié par Emile Zola en 1883. Le texte prend d’ailleurs une place très importante dans ce roman graphique, avec des dialogues efficaces sans être anachroniques. Quant aux dessins, ils frappent par leurs couleurs vives et leur effet « brillant ». Cette chatoyante met certes en avant les amas d’étoffes et le côté tapageur des techniques d’étalage employées. Mais elle contraste avec l’ambiance feutrée qu’on imagine rencontrer dans de tels lieux.
Si le dessin ne plaira pas à tout le monde, la lecture d’Au Bonheur des Dames reste agréable et donne envie de redécouvrir l’excellente série historique de la BBC The Paradise, elle aussi adaptée du roman de Zola.
Article original publié dans Le Suricate Magazine
Il n’y a que la première saison de « The Paradise » qui est adaptée de « Au Bonheur des Dames ». La suite s’en éloigne et tourne plutôt au soap-opéra 🙂