Baldassare Verazzi, Un épisode des cinq journées de Milan en 1848, vers 1886 (détail).

Rendez-vous à Naples : le roman de l’unification italienne

Rendez-vous à Naples est un roman historique de Jean-Pierre Cabanes qui plonge au cœur du Risorgimento, le mouvement d’unification italienne dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Rédigé dans un style très accessible qui fait presque penser à un roman pour adolescents, il se lit avec plaisir malgré quelques coïncidences peu crédibles.

Deux points de vue croisés sur l’unité italienne

Couverture du roman « Rendez-vous à Naples » de Jean-Pierre Cabanes (Albin Michel, 2022)

L’intrigue de Rendez-vous à Naples se situe de 1848 à 1871, de l’insurrection de Milan à l’annexion de Rome qui marque la fin du mouvement d’unification italienne. Les chapitres alternent entre le point de vue de deux personnages appartenant à des camps opposés. Giacomo, tout d’abord, est un jeune noble idéaliste qui, après s’être battu sur les barricades à Milan pendant la Révolution de 1848, décide de s’engager pour l’unification italienne derrière Garibaldi, Cavour, et le roi Victor-Emmanuel. Marie-Sophie, d’autre part, est l’une des petites sœurs de l’impératrice Sissi d’Autriche. Après avoir grandi en Bavière, elle épouse le Roi des Deux-Siciles et s’installe à Naples ou elle combat courageusement aux côté de Ferdinand II contre l’annexion à l’Italie.

Si le côté un peu artificiel de certaines scènes et dialogues déçoit, Jean-Pierre Cabanes a l’avantage d’offrir un récit accessible et très didactique. On apprend beaucoup de choses sur le contexte historique, des différentes étapes de l’unification italienne à la Commune de Paris et la guerre franco-prussienne de 1870.

Amours impossibles et intrigues politiques

Les personnages sont par ailleurs très intéressants : d’abord naïfs et idéalistes, ils gagnent en maturité au fur et à mesure du conflit, apparaissant comme de véritables « survivants » dans une époque violente. Si l’incursion des grandes figures historiques de la période n’est pas toujours très convaincante, les intrigues amoureuses de Giacomo et de Marie-Sophie sont habilement utilisées pour évoquer les fractures politiques, économiques et sociales de l’époque. Le dénouement, enfin, offre au lecteur une issue satisfaisante.

J’ai aimé…

  • la description très didactique des principales batailles et des principaux acteurs de l’unification italienne.
  • la scène finale, émouvante et satisfaisante.

J’aurais aimé…

  • un peu moins de coïncidences invraisemblables, notamment celles qui n’apportent pas grand-chose à l’intrigue et qui servent de prétexte pour présenter certains personnages historiques (par exemple la rencontre entre Marie-Sophie et Louise Michel à Paris pendant la Commune).

Article original publié dans Le Suricate Magazine

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.