Non-Retour, le vol de la dernière chance pour les pieds-noirs d’Algérie

Non-Retour est une bande dessinée historique riche en suspense qui raconte le vol mouvementé de l’avion AF 51 de Colomb-Béchar, en Algérie, à Marseille, en France, le 2 juillet 1962. Une traversée de la Méditerranée qui marque, pour ses passagers, la fin d’une ère : celle de l’Algérie française.

Un vol sous haute tension

Couverture de la BD « Non-Retour » (Dargaud, 2021)

Le 2 juillet 1962, l’Algérie française vit ses dernières heures. L’indépendance est prévue dans trois jours. Pour les nombreux pieds-noirs et les militaires français sur place, c’est la course contre la montre pour rejoindre la métropole. « La valise ou le cercueil », comme on dit alors. Sur la base militaire de Colomb-Béchar, près du Sahara, un avion est affrété pour rapatrier les familles vers la France. Parmi elles, des femmes de militaires et leurs enfants, mais aussi un agent des services de sécurité, un colonel putschiste et même… un espion soviétique !

Chacun vit ce moment historique avec nervosité, pour des raisons qui lui sont propres. Lorsque, quelques minutes après le décollage, on demande au commandant de bord d’atterrir en urgence à Oran, c’est la panique. La ville est en plein chaos : qu’est-ce qui attend les passagers ?  

Un récit doublement personnel

Pour écrire de scénario de Non-Retour, Jean-Laurent Truc s’est inspiré de sa propre histoire. Son père était pilote à Colomb-Béchar. Alors qu’il n’a que dix ans, il quitte l’Algérie avec sa mère et ses jeunes frères et sœurs pour une nouvelle vie, pleine d’incertitudes. Dans la postface, très intéressante, Truc partage quelques photos de famille et explique la genèse de l’album.

Non-Retour était en effet aussi le projet de deux amis. Patrick Jusseaume, qui avait suggéré à Truc de transformer son expérience en scénario de bande dessinée, avait illustré les premières planches. Son décès prématuré ne lui a malheureusement pas permis de terminer l’album. C’est donc Olivier Manguin qui a reprend le flambeau tout en restant aussi proche que possible des esquisses de Jusseaume. Les clins d’œil à la série Buck Danny ont été conservés, non seulement dans le scénario, mais aussi dans les dessins. Un bel hommage.

Article original publié dans Le Suricate Magazine

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