Cloître de l'abbaye de Valloires, 2019 (détail). Ybroc, CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons

Mademoiselle Papillon, un hommage à une infirmière pas comme les autres

Mademoiselle Papillon est un roman riche en émotions que j’ai dévoré en moins d’une semaine. Comme dans Nos âmes sœurs que j’ai lu juste avant, l’autrice joue avec deux lignes du temps pour faire se rencontrer deux destins de femmes, mais cet fois sans élément surnaturel.

Couverture du roman Mademoiselle Papillon d’Alia Cardyn (Robert LAFFONT? 2020)

La « mademoiselle Papillon » du titre, tout d’abord, est inspirée d’une femme qui a véritablement existé. Née en 1886, Thérèse Papillon était infirmière. Au sortir de la Première guerre mondiale, elle décide de fonder un préventorium dans l’abbaye de Valloires dans le Nord de la France pour lutter contre la tuberculose des enfants.

Son récit a un écho particulier pour Gabrielle, une infirmière de 30 ans qui, un siècle plus tard, s’occupe de grands prématurés dans un service hospitalier de néonatologie. Comment ne pas se laisser affecter par la détresse des familles quand un enfant est entre la vie et la mort ? Comment trouver la force d’investir dans sa vie personnelle quand on se sent « vidée » après une journée à gérer des situations d’urgence ?

En se plongeant dans l’histoire de mademoiselle Papillon, Gaby va peu à peu trouver des réponses à ses questionnements et changer son regard sur son travail et sur elle-même. Si la construction du roman est un peu surprenante au début à cause de la double narration du récit de Mademoiselle Papillon (à la troisième personne et à travers son carnet de bord), on s’habitue vite à cette alternance de points de vue et on s’attache aux deux femmes et à leur évolution presque symétrique (de la déprime à la « renaissance » pour Gaby, de l’enthousiasme débordant au doute et à l’humilité pour mademoiselle Papillon).

L’écriture d’Alia Cardyn est très fluide et le lecteur est plongé dans l’action dès les premières lignes. La détresse des enfants et de leurs parents est décrite avec empathie et plusieurs scènes m’ont donné les larmes aux yeux. Mais Mademoiselle Papillon n’est pas « juste » un roman bourré de bons sentiments. Il offre une leçon d’optimisme et d’espoir, mais aussi une réflexion intéressante sur la petite enfance et le respect des besoins des enfants, par les parents comme par les soignants et les éducateurs.

Une belle fiction historico-contemporaine qui rend hommage aux infirmières à toutes les époques.

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