Jo en train d’écrire, illustration du roman Les quatre filles du Docteur March de Louisa M. Alcott, 1869.

Les filles du Docteur March, une nouvelle adaptation réussie

Les filles du Docteur March (Little Women pour le titre original en anglais) est une nouvelle adaptation au grand écran du célèbre roman de Louisa May Alcott (1868). Un bon drame historique qui donne une touche moderne et féministe à ce classique de la littérature, grâce notamment à de belles performances d’actrices.

Quatre jeunes femmes en quête d’émancipation

États-Unis, Nouvelle-Angleterre, années 1860. Alors que le docteur March est parti soutenir l’armée nordiste (anti-esclavagiste) pendant la Guerre de Sécession, sa femme et ses quatre filles restent seules dans la demeure familiale. Bien éduquées mais sans moyens financiers, elles espèrent chacune trouver un moyen de soutenir financièrement la famille. Si le mariage semble la seule option viable pour s’élever au-dessus de son rang, Jo (Saoirse Rona) n’arrive pas à s’y résigner. Garçon manqué, elle espère gagner sa vie en écrivant des romans et refuse d’épouser son ami d’enfance.

Greta Gerwig reste fidèle à la caractérisation des jeunes femmes dans le roman, tout en accentuant leur tendance à la rébellion. Le résultat est un film moderne qui fait réfléchir sur la condition des femmes au XIXe siècle et sur la valeur à la fois émancipatrice et contraignante de la famille. Le quator de jeunes actrices fonctionne à merveille, avec une mention spéciale pour Saoirse Rona et Florence Pugh, dont la rivalité créé une dynamique intéressante tout au long du film.

La nostalgie de l’enfance et les dilemmes de l’âge adulte

Les filles du Docteur March impressionne par ailleurs par son sens de la photographie et ses costumes. Le bal des couleurs est magnifique et renforce l’impression d’une enfance passée dans un bonheur insouciant, avant l’inévitable séparation à l’âge adulte. L’impossible indépendance financière donne lieu à une série de dilemmes qui forcent chacune à affirmer ses valeurs.

Malgré certains procédés un peu artificiels et inutiles comme les ralentis lors d’une scène de danse et la lecture par les personnages de leur correspondance face à la caméra, l’émotion est bien au rendez-vous. Le clin d’œil final entre le destin des jeunes femmes et celui de l’autrice du roman est particulièrement réussi. Il fait de cette énième adaptation une œuvre originale et contemporaine, rendant ainsi un bel hommage à Louisa May Alcott.

Article original écrit pour Le Suricate Magazine.

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