photographie du Palais Idéal du Facteur Cheval (2012)

L’Incroyable Histoire du facteur Cheval

Portrait de Ferdinand Cheval

Joseph Ferdinand Cheval est un facteur pas comme les autres. Né en 1836 dans la Drôme en pleine campagne française, cet homme taciturne et farouche collectionne les pierres aux formes originales. Il les ramasse au fil de ses tournées postales, alors qu’il arpente à pied cette magnifique région montagneuse, marchant plus d’une trentaine de kilomètres par jour. Suite au décès de sa femme, il s’enferme dans la solitude avant de retrouver goût à la vie après sa rencontre avec Philomène, incarnée à l’écran par Laetitia Casta.

C’est peu après ce deuxième mariage, en 1879, que lui vient l’idée de construire un palais avec les pierres qu’il récolte chaque jour. Autodidacte, il s’improvise architecte et maçon et commence les travaux seul dans son jardin. Son « Palais idéal » est inspiré par les photos de palais du monde entier qu’il découvre dans les journaux, ce qui en fait un ouvrage éclectique, qualifié aujourd’hui d’art naïf tant il ne répond pas aux codes des courants artistiques reconnus.

Bien qu’il soit très affecté par le décès de sa fille en 1894, le facteur Cheval poursuit son ouvrage infatigablement jusqu’en 1912, au grand désespoir de sa femme et des habitants du village qui le voient comme un fou. Pourtant, son œuvre suscite peu à peu l’intérêt de journalistes, en France comme à l’étranger, et Cheval obtiendra une certaine forme de reconnaissance de son vivant.

Projeté en avant-première lors du Waterloo Historical Film Festival, L’Incroyable Histoire du facteur Cheval retrace cette histoire vraie de manière assez classique, en respectant la chronologie des faits. Mais le film de Nils Tavernier cherche avant tout à pénétrer la psychologie d’un homme plus qu’à retracer la genèse de son œuvre. Jacques Gamblin, parfait pour le rôle, campe un homme solitaire qui peine à exprimer ses sentiments au quotidien, mais dont l’acharnement à finir son œuvre est au final une véritable déclaration d’amour à ses proches : sa femme, sa fille, mais aussi son fils issu de son premier mariage.

Malgré quelques longueurs dans le dernier tiers du film et un excès de bons sentiments, ce biopic se laisse regarder avec plaisir et a le mérite de mettre en avant un destin humain original et touchant : celui d’un simple facteur de campagne aujourd’hui considéré comme un pionnier, dont l’œuvre continue d’attirer chaque année plus de 150 000 visiteurs du monde entier.

Article original écrit pour Le Suricate Magazine

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