peinture célère montrant le général Washington et ses soldats traversant le fleuve Delaware

TURN : Les espions et la Révolution américaine

TURN: Washington’s Spies (« Les Espions de Washington ») est une série historique américaine en 4 saisons de 10 épisodes chacune qui s’attache à décrire le réseau d’espionnage appelé « Culper Ring » pendant la Guerre d’indépendance des Etats-Unis (1775-1783). La série elle-même s’inspire du roman d’Alexander Rose, Washington’s Spies: The Story of America’s First Spy Ring (2007), malheureusement non traduit en français. Diffusée de 2014 à 2017 sur AMC, elle est également disponible sur Amazon Video et (en partie seulement pour l’instant) sur Netflix aux Etats-Unis.

Avec la série Un Village français, c’est pour moi l’une des meilleures séries historiques de tous les temps et je m’étonne que les critiques et le public ne lui ai pas réservé un meilleur accueil. Personnellement, je l’ai appréciée à tel point que j’ai visionné les trois premières saisons deux fois (un exploit de plus de 20 heures !).

J’ai adoré…

  • Le scénario, plein de suspense et de rebondissements. Du premier au dernier épisode, on s’identifie aux personnages et aux enjeux du conflit. L’action n’est jamais gratuite et la petite et la Grande Histoire sont mêlées de façon permanente. Les personnages risquent gros et les retournements de situation nous font trembler avec eux. Même si dans la dernière saison certains aspects sont un peu tirés par les cheveux (comme le retour du major Hewlett), l’intrigue reste cohérente et on y croit jusqu’au bout !
  • Les personnages : passionnés, complexes, crédibles. Les personnages principaux (les membres du Culper Ring au premier rang desquels l’espion Abraham Woodhull et ses amis d’enfance Anna Strong, Benjamin Tallmage et Caleb Brewster) sont des personnages forts, imparfaits et attachants. J’ai aussi trouvé Ian Kahn très convaincant dans le rôle du général Washington : un leader froid, calculateur, parfois à la limite de la paranoïa, mais aussi un homme charismatique, empathique et très humain. Quant au commandant britannique Simcoe, cruel sadique ultra violent, il incarne le « méchant » absolu sans toutefois être complètement caricatural, à tel point que sa seule présence dans une scène génère de la tension immédiatement.
  • L’effort de reconstitution historique et le côté pédagogique de la série. Les décors, les costumes, l’ambiance… sont très réussis. Je me suis régalée des nombreux détails sur la Guerre d’indépendance, dont la plupart sont véridiques. J’ai appris plein de choses sur la façon dont les opérations étaient menées, du côté loyaliste (armée britannique) et comme du côté des patriotes (armée continentale), sur les techniques d’espionnage en cette fin de XVIIIe siècle, sur le rôle des esclaves africains-américains et des Indiens d’Amérique dans le conflit. Le site officiel de la série (en anglais uniquement) inclue par ailleurs une excellente carte interactive ainsi que de nombreuses explications sur ce qui distingue les faits historiques de la fiction.
  • Les intrigues amoureuses, bien intégrées à l’ensemble. Sans être trop secondaires ni trop proéminentes, les intrigues amoureuses contribuent fortement à créer de la tension et les couples Abraham-Anna et John André-Peggy Shippen sont particulièrement marquants.

J’ai moins aimé…

  • Le générique façon dessin animé
  • La bande-son, que j’ai trouvé un peu en décalage avec l’ambiance de la série

Quel dommage que TURN n’ait pas rencontré plus de succès ! Je ne sais pas si la série sera un jour diffusée en Europe, mais pour moi c’est un véritable coup de cœur qui m’a donné envie d’en savoir plus sur cette période clé de la naissance des Etats-Unis. C’est aussi une belle illustration de la façon dont un petit nombre d’individus déterminés et solidaires peut changer le monde…

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