photo d'une figure représentant un soldat de l'union lors de la guerre civile américaine

Les Proies, de Sofia Coppola

Les Proies, qui est sorti au cinéma en France et en Belgique le 23 août 2017, est une adaptation du roman The Beguiled de Thomas Cullinan (1966). Il s’agit d’un drame psychologique avec pour toile de fond la guerre de Sécession des Etats-Unis. En 1864, alors que les combats entre Yankees et Sudistes font rage en Virginie, Martha Farnsworth tente de maintenir son pensionnat pour jeunes filles en autarcie. La guerre s’invite malgré tout chez elle par l’entremise d’un soldat blessé qu’elle et ses élèves vont accueillir et soigner par « charité chrétienne »… ce qui inévitablement chamboule l’équilibre fragile dans ce huis-clos entre enseignantes et jeunes élèves.

Ayant adoré The Virgin Suicides (1999) et détesté le Marie Antoinette (2006) de Sofia Coppola, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Comme dans Marie Antoinette, le contexte historique est ici secondaire et c’est la bien la psychologie des personnages qui est au centre du film. Personnellement, j’ai trouvé Nicole Kidman très convaincante dans le rôle de la directrice du pensionnat, tiraillée entre attirance et répulsion vis-à-vis de ce soldat ennemi, tout en étant déterminée à préserver la moralité de ses pensionnaires.

Malgré l’unité de lieu, le jeu des acteurs n’est pas théâtral et le bruit des coups de feu, tout autour de la propriété, contribue à faire monter la tension dramatique. Le rythme est toutefois assez lent et je comprends que plusieurs spectateurs se soient ennuyés. Le côté thriller ne m’a pas paru très réussi et la dimension historique est assez marginale, mais j’ai trouvé ce film malgré tout intéressant et stimulant : les rebondissement ne sont pas si prévisibles, et l’évolution des relations entre les personnages soulève de nombreuses questions intéressantes, notamment du point de vue des relations de genre (passage de la séduction à la violence, rapports de domination etc.).

Au final, même si ce n’est pas un film que j’aimerais revoir une seconde fois, il m’a donné envie de découvrir la version de Don Siegel (1971) avec Clint Eastwood et surtout de lire le roman.

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