photo de la façade de l'hôtel Carlton à Cannes

La lettre froissée, d’Alice Quinn

La lettre froissée est un roman historique policier d’Alice Quinn dont l’intrigue se situe à Cannes en 1884. La station balnéaire est alors une destination privilégiée pour les têtes couronnées d’Europe qui s’y retrouvent dans divers hôtels de luxe et salons pendant l’hiver. Dans les coulisses toutefois, la réalité est moins glamour et de nombreuses femmes, y compris des femmes issues de la bourgeoisie, sont vouées à la prostitution pour survivre. Elles cherchent à pénétrer cette vie mondaine en devenant actrices, chanteuses ou courtisanes (voire souvent tout cela à la fois).

La narratrice, Gabriella Fletcher, est une Anglaise de bonne famille mais désargentée. A 36 ans, elle est toujours célibataire et doit travailler pour subvenir à ses besoins, sa réputation ayant souffert d’une aventure lesbienne avec une femme de la haute société. Elle s’éprend de Lola, une jeune courtisane fantasque d’une vingtaine d’années qui tente de se faire un nom pour survivre dans cet univers impitoyable.

Suite à un concours de circonstances, Lola et Gabriella font équipe avec Guy de Maupassant (le célèbre écrivain est le principal personnage masculin du récit) pour élucider le meurtre de Clara Campo, une amie d’enfance de Lola qui officiait comme femme de chambre à l’hôtel Beau Rivage.

Si l’intrigue de La lettre froissée est originale, son exécution est malheureusement ratée et le roman dans son ensemble souffre d’un manque de vraisemblance et d’historicité. On est loin des romans historiques lesbiens de Sarah Waters et j’avoue avoir eu beaucoup de mal avec le style de l’auteure. Il faut dire qu’il s’agit d’un roman léger destiné à des lectrices qui cherchent avant tout le divertissement. Le dénouement de l’intrigue policière est surprenant et bien trouvé mais relaté de manière excessivement théâtrale. C’est dommage, et en ce qui me concerne je ne pense pas que je retenterai un roman d’Alice Quinn.

J’ai aimé…

  • La description de la société cannoise et des lieux de plaisir plus ou moins cachés en cette fin de XIXe siècle ;
  • Le personnage de Gabriella Fletcher, plutôt attachant et atypique ;
  • La liberté prise par l’auteure avec le personnage de Guy de Maupassant, dont elle fait un homme rusé, intéressé mais aussi ouvert d’esprit et généreux.

J’ai moins aimé…

  • Le manque d’historicité, dans les dialogues en particulier ;
  • Le style d’écriture, peu subtil.

Je remercie NetGalley et Amazon Publishing de m’avoir permis de lire cet ouvrage avant sa parution officielle le 17 janvier 2018.

Une réflexion sur “La lettre froissée, d’Alice Quinn

  1. alicequinn2013 dit :

    Bonjour,
    je suis triste de voir que mon roman n’a pas su vous plaire.
    Si triste!
    Mais c’est ainsi…
    Une autre fois, un autre roman peut-être?
    En tout cas si vous désirez qu’on en discute, ce sera avec plaisir… L’occasion peut-être même d’une tribune particulière, d’un débat ?
    à bientôt peut-être
    Votre Alice

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